Après bientôt 2 ans d’absence, et presque 5 après avoir envoyé les fichiers de ton premier tuto sur DVD (!), te revoilà sur Tuto. Tu annonces, à ce titre, ton intention d’arrêter de produire des tuto Cinema 4D au profil de Maya. Pourquoi ce choix, alors que Cinema 4D s’est imposé, ces dernières années, comme un logiciel 3D particulièrement populaire ?
Oui, 5 ans déjà en décembre que Nicolas me proposait de participer à la Beta de Weecast (ancien nom de tuto.com) !
Ma principale motivation a toujours été de faire partager mon expérience et ma passion de la 3D. Que ce soit sur mes projets personnels ou professionnels, je n’ai pas eu l’occasion d’utiliser Cinema 4D depuis 3 ans. Il me faut donc mettre mes connaissances à jours pour proposer bientôt de nouveaux Tutoriaux.
Par ailleurs, je sais que Maya est plus professionnel et moins abordable mais c’est, pour moi, une sorte de nouveau challenge. Et ce logiciel représente clairement un pas à franchir nécessaire pour réaliser des images d’une qualité supérieure. Aussi, je souhaite prendre le temps de poser les fondamentaux de Maya en proposant un catalogue complet avec de nombreux Tuto spécifiques à chaque étape du workflow.
Ces deux dernières années ont été essentiellement consacrées à tes études. Celles-ci se concluent sur un court métrage « Runaway » (très impressionnant !). Quelles ont été, pour toi et les autres membres de l’équipe (Ludovic Frégé, Yoann Gouraud, Quentin Medda), vos premières intentions dans ce projet ainsi que les grandes étapes de réalisation ?
Comme tout court-métrage nous avons bien sûr souhaité raconter un bout d’histoire qui reste agréable à suivre, mais avons voulu, avant tout, éveiller la curiosité sur un univers. Faire original est toujours un challenge, nous avons appuyé l’originalité par nos concepts. Certains sont de grands classiques (speeder, casque…) mais d’autres sont plus atypiques comme le Salt-Eater et sa caméra.
Pour les étapes de réalisation nous avons suivi un cheminement assez classique : une longue phase de recherche, scénario, concept et pré-production. Un tournage de 4 jours extrêmement intense, et une bonne production d’environ 3 mois dont la principale difficulté a été de tenir les délais de livraison !
Quels logiciels avez-vous utilisé ? Pourquoi ce choix ? A quoi, chacun, ont-ils servi ?
L’ensemble de notre workflow CG est basé sous Maya et la partie compositing sous Nuke. Il faut avouer que, cette année, nous avons particulièrement été gâté par l’école niveau logiciels. Nous avons eu accès à des logiciels, encore rares dans beaucoup de studio, comme Mari, Arnold (moteur de rendu de Solid Angle), Shotgun ou Nuke 7 qui ont été très bénéfiques en terme de gain de temps et de qualité de production. Ils ont également constitué un vrai défi (un de plus !) car il a fallu apprendre plusieurs logiciels particulièrement techniques en peu de temps.
Tu as eu en charge la conception et la modélisation du Salt-Eater. Quelles ont été tes références esthétiques ? Techniquement, comment as-tu abordé sa modélisation ?
Il a été fait en deux parties. Ensemble, nous avons essayé, lors de la pré-production, différentes formes et silhouettes en 3D avec des élements low-poly. Comme des briques Lego, nous pouvions rapidement essayer différentes possibilités ; avec roues, chenilles, etc.
Une fois le concept établi, j’ai rapidement fait un blocking à l’échelle que nous avons, ensuite, placé dans notre Previz 3D. De cette façon, nous avons pu construire nos plans et placer précisément les caméras. C’est la clef pour modéliser un véhicule aussi complexe en un temps aussi court. Aussi, lors de la modélisation du Salt-Eater, à la phase de production, j’avais déjà un solide concept, un bloking des formes à la bonne échelle et toutes les caméras du film en place. J’ai ainsi pu me focaliser sur la partie technique et rapidement modéliser.
Contrairement à l’impression générale, le Salt-Eater n’est pas constitué, finalement, d’un nombre très élevé de pièces ; beaucoup d’éléments ont été réutilisés… Beaucoup de récup, en gros !
Les références pour le Salt-Eater sont plutôt limitées. En partie, parce que nous n’avons rien trouvé qui lui ressemble ! En revanche, la moindre pièce qui le compose existe et est tirée, principalement, de références réelles souvent issues des grandes excavatrices américaines. Aussi, durant la modélisation, je dépliais les UV et faisais des pré-textures en accord avec Quentin Medda.
On pourrait aussi évoquer Mad Max ou Star Wars (pour la séquence des motos – speeder –, notamment, comme précisé plus haut) mais ces références ont d’avantage à voir avec le film en lui-même (ambiance, cadre). Bien que le résultat en reste, finalement, assez éloigné..
Combien d’heures de travail pour parvenir à sa forme définitive ?
Du coup, en synthétisant vulgairement, je dirais 1 mois pour le concept et 1 mois pour la modélisation. A savoir que, durant les 2 dernières semaines, Quentin passait les textures visibles en gros plan en HD, Yoan commencait le shading et, moi, je m’amusais à faire les dynamiques dont les clothes sous Marvelous Designer.
J’ai vraiment pris plaisir à faire cette dernière partie. C‘est de là, d’ailleurs, que m’est venue l’envie de mon dernier tuto Marvelous Designer dans lequel j’explique tout le proccess.
Tu sembles apprécier les défis techniques et les projets ambitieux. Plusieurs de tes tuto nous le suggéraient déjà (La moto de Tron Legacy, le Warhammer ou encore le Camion Lego). Justement, dans quelle mesure ton expérience en tant que contributeur chez Tuto.com a t-elle été bénéfique?
Outre une expérience professionnelle, Tuto.com m’a permis d’avoir confiance en mes idées. Et, bien sûr, sur le plan financier ça à été un vrai tremplin, comme de financer une partie de mes études à ArtFx. Grâce à Tuto.com, j’ai aussi pu créer des contacts pour des contrats freelance. Il y a 2 ans, j’ai participé à la création de la nouvelle mascotte d’Allopneu et aux différentes pub associées.
Les Oscars 2013 (Bill Westenhofer, le directeur des effets spéciaux chez Rythm & Hues, interrompu au moment d’évoquer les difficultés du milieu, Ang Lee qui manque de remercier le travail exemplaire réalisé en VFX alors que son Odyssée de Pi en est essentiellement constitué) ont fait apparaître un secteur en crise voire un certain mépris pour les artistes VFX. Aussi, comment entrevois-tu ton arrivée dans le métier ?
En m’y échappant vers les jeux-vidéo ^^ !
Plus sérieusement, davantage que les VFX, je suis surtout attiré par la CG. Dans le monde des VFX, je ne suis pas très fan du coté intégration, matériel, etc. J’y trouve trop de limitation lorsque l’on a pas ou peu de budget. Je n’ai pas de formation sur les moteurs de rendu, du coup j’essaye de m’orienter vers de la cinématique CG (Blur, DigictPicture…) qui est un juste milieu entre les deux.
As-tu, par ailleurs, constaté une évolution du métier VFX depuis tes débuts chez Artfx ? Ta vision et ton approche ont-elles été modifiées ?
Dans le milieu VFX, beaucoup de choses se passent depuis 4 ans. Il y a des tendances qui découlent, de nouvelles solutions techniques, etc. Avec ArtFX, je pense avoir beaucoup gagné en maturité et, bien sûr, en expérience de travail d’équipe.
Quelle est la suite : orientation de carrière, spécialisation, quelques projets (professionnels ou personnels) ?
J’ai eu l’opportunité de partir à l’étranger mais, pour des raisons personnelles, j’ai choisi de rester en France. J’aime être assez libre dans l’exécution de mon travail, et puis j’aime partir de rien, où tout reste encore à faire. Je suis convaincu qu’il y a des choses nouvelles à faire en France, on verra d’ici quelques années :)
Je profite de cette tribune pour remercier, une nouvelle fois, la super équipe de Tuto.com, toujours passionnée et motivée ! Ainsi que tous les graphistes en herbes qui me suivent ;)
Vous l’attendiez, le voilà enfin : le passage aux aveux de Jérôme Mettling, formateur de son Etat, cinéphile, réalisateur, monteur… et accessoirement contributeur certifié sur Tuto.com. Attention les yeux !
Bonjour Jérôme ! Peux-tu nous dresser un historique de ton parcours étudiant ?
J’ai toujours été attiré par l’audiovisuel et j’ai su très tôt que je voulais travailler dans cette voie. Je n’avais pas vraiment d’idée sur le poste qui pouvait m’intéresser mais, sans savoir exactement en quoi cela consistait, j’étais séduit par la réalisation cinéma. J’ai eu la chance de pouvoir choisir une option audiovisuelle au lycée et ainsi, à travers l’analyse de films, me familiariser avec le côté technique et artistique. J’ai alors développé mon goût pour la réalisation ; l’idée de raconter des histoires en les mettant en image me plaisait.
Après avoir obtenu un bac Littéraire, j’ai choisi de poursuivre mes études à l’ESRA de Nice (École Supérieure de Réalisation Audiovisuelle). En 3 ans, j’ai découvert les différents métiers du cinéma, y compris ceux auxquels on ne pense pas forcément, et toutes les étapes de production d’une œuvre audiovisuelle. J’ai également fait la rencontre de passionnés comme moi avec lesquels j’ai tourné de petites fictions, pour « nous entraîner ». C’est à cette période que j’ai commencé à utiliser After Effects pour faire du masquage, de petits trucages ou des gommages de défauts.
À l’issue des deux premières années, je me suis spécialisé dans l’écriture de scénario et la mise en scène. Je suis sorti de cette école avec plusieurs cordes à mon arc, mais j’avais la volonté de me concentrer sur ce qui me plaisait le plus : manipuler la caméra, faire du montage, de l’assistanat de réalisation et de la mise en scène. Il me fallait toutefois trouver du travail.
Trailer exclusif, juste pour vous ! :D
Et de ton parcours professionnel ?
Dès ma sortie de l’ESRA, en 2004 j’ai commencé à travailler ponctuellement avec une boîte de production dans ma région, dont les projets étaient divers et variés : clip, institutionnel, cinéma, évènementiel… Grâce à cela, je peux aujourd’hui m’adapter à toutes sortes de situations et de productions audiovisuelles. Cette collaboration s’est poursuivie jusqu’en 2010. J’ai débuté comme monteur, puis je suis également devenu opérateur caméra et finalement, on m’a confié la réalisation de quelques projets.
Parallèlement, comme les contrats n’étaient pas assez nombreux dans un premier temps, j’ai filmé et monté des spectacles de théâtre, de danse et des mariages pendant quelques années, pour pouvoir vivre de mon métier. Même si ces boulots n’étaient pas passionnants, ils m’ont permis d’acquérir de l’expérience.
Pour ce qui est de mes projets personnels, en 2006 j’ai réalisé un court-métrage sans réel budget mais avec l’envie de renouer avec ma première passion : le cinéma. Même si j’ai dû faire avec les moyens du bord, j’ai eu la satisfaction d’être sélectionné en compétition dans plusieurs festivals en France et à l’étranger et de voir mon film sur grand écran.
J’ai continué à travailler pour plusieurs boîtes de production et j’ai fini par obtenir mon statut d’intermittent du spectacle. Ce n’était pas un statut confortable et j’ai dû courir après les heures d’intermittent pour le renouveler. C’est alors qu’a commencé une longue période durant laquelle j’ai enchaîné des prestations axées évènementiel et des réalisations pour plusieurs boîtes ou entreprises, même si j’ai eu la chance de travailler sur quelques longs-métrages.
En parallèle, j’ai continué à me perfectionner sur After Effects, j’ai appris à utiliser ses nombreux outils, et plus je l’employais et plus cela me plaisait. Cela m’a permis de dynamiser mes montages ; on a commencé à m’appeler pour réaliser de petits effets numériques ou pour effacer des problèmes dans les images (ce que j’appelle les effets invisibles), puis pour des créations de logos ou de textes animés. Finalement, mon travail s’est concentré sur la post-production et j’ai commencé à avoir ma propre clientèle, sans dépendre d’aucune boîte. J’ai donc pris la décision de me professionnaliser sur After Effects et de quitter le statut d’intermittent. Je me suis lancé dans la grande aventure : je me suis mis à mon compte.
En outre, durant toute cette période, et aujourd’hui encore, j’ai régulièrement travaillé avec l’un de mes anciens camarades de l’ESRA, Emmanuel Fricero. Il a créé sa société, Fricero Films, et nous n’avons jamais cessé notre collaboration.
Aujourd’hui, bien que je propose toujours mes services en tant que réalisateur, je me focalise davantage sur la post-production. Je peux me permettre de choisir mes travaux, mes clients et j’évite de m’éparpiller ou de faire trop de choses. Je propose des services d’effets spéciaux au sens large du terme et de motion design, en fait tout ce que je peux faire avec After. Je travaille aussi bien avec des particuliers qu’avec de grosses boîtes de production ou des entreprises. Même si ce sont généralement des projets assez classiques, j’aime qu’on me propose des projets un peu fous ou qu’on me lance des défis. C’est la diversité que permet ce métier qui me plaît.
Ce que tu préfères faire ?
Dans mon travail, ma préférence va à la réalisation d’effets spéciaux pour des fictions de cinéma car je suis un vrai cinéphile depuis toujours. Mon but premier reste de faire du cinéma, même si ce n’est plus en tant que réalisateur mais à la post-prod. Les films sont des projets très exigeants qui me font vibrer davantage, mais je m’éclate à jouer avec les particules au sein d’After, à créer des animations en partant de zéro ou à travailler sur des clips qui offrent la possibilité de tester de nouveaux effets.
Ceux qui me connaissent le devineront aisément ; c’est évidemment After Effects. Pourtant, au départ rien ne me prédestinait à me spécialiser sur ce logiciel : je pensais travailler derrière la caméra et pas derrière un ordinateur. J’ai fait des études littéraires et je me retrouve à manipuler des expressions complexes et à faire des calculs. Mais aussi inattendu que ce soit, j’ai trouvé ma voie : j’ai toujours regardé les effets spéciaux avec les yeux d’un gosse impressionné et maintenant c’est moi qui en réalise !
Malgré ma préférence pour After Effects, j’essaie d’approfondir mes connaissances sur d’autres logiciels (Nuke, Cinema 4D…) pour pouvoir aller encore plus loin dans mes créations ; j’ai envie de compléter mes connaissances et de continuer à me perfectionner.
Tes activités de loisir ?
Mes loisirs sont assez communs et simples : j’aime voir des films, écouter de la musique, lire, me balader, voyager, me tenir au courant des dernières tendances graphiques ou des effets visuels. Et faire du After Effects ! Car oui, je considère mon métier comme un loisir ! Et vivre d’un loisir est une chance…
Quand je n’ai pas de client, je me mets sur After pour créer de nouvelles choses ou élaborer de nouvelles techniques. Mais j’arrive malgré tout à décrocher, parfois ^^.
Quels sont tes projets professionnels à venir ?
En ce moment, j’ai beaucoup de post-production de prévu. Tout d’abord pour un long métrage américain encore en cours de tournage, produit par une boîte indépendante mais sympathique, puis j’enchaîne sur un court-métrage d’action, La Curée, produit par Fricero Films et réalisé par Emmanuel Fricero. Ce dernier projet va demander pas mal de travail, mais est très motivant.
J’ai également écrit un scénario que j’aimerais réaliser, mais je ne suis pas du genre à me lancer dans des démarches de financement, donc l’attente peut être longue ^^.
Dans les projets plus lointains, à nouveau de la post-production : j’attends avec impatience de travailler sur Marché noir, le premier long métrage d’Emmanuel Fricero, actuellement en préparation.
Clip réalisé pour Fricero Films
Les artistes qui t’ont inspiré / t’inspirent ?
Plutôt que d’inspiration, j’ai envie de parler d’admiration dans trois domaines différents. Pour l’univers de la réalisation, je suis un grand fan de Takeshi Kitano, Michael Haneke et Kubrick. Quant aux SFX, je ne peux pas m’empêcher de baver devant le travail de sociétés comme Double Negative ou ILM. Enfin pour le motion design, j’admire notre Mattrunks national qui est capable de faire de magnifiques animations avec quelques calques de forme seulement. Et je rajoute une mention spéciale à Andrew Kramer, ce génie qui fait plaisir à la terre entière en sortant des plugin After complètement fous.
Pour ce qui est de l’inspiration à proprement parler, je ne me focalise pas vraiment sur un artiste en particulier, je me nourris de tout ce que je peux voir un peu partout : sur le net, devant un film, dans la rue…
Tes expériences de l’enseignement ?
Enseigner est une expérience assez récente pour moi, je n’y avais pas pensé auparavant. L’école ArtFx m’a contacté sur la recommandation de Julien Pons, que je remercie au passage. Je me suis dit « Pourquoi pas ? » Ma première expérience a été sympa et enrichissante. Finalement cela revient à travailler sur After Effects, mais d’une façon différente. Par ailleurs, devoir transmettre mes connaissances, et pour cela les structurer afin de les rendre plus claires, m’a permis de mieux m’organiser. C’est très formateur pour moi et c’est un réel plaisir de pouvoir échanger avec des élèves intéressés et prêts à s’investir. J’aime les voir rassembler les connaissances que je leur transmets et les utiliser pour réaliser des créations qui leur sont propres.
Que penses-tu du concept du tutoriel vidéo ?
Le concept de tutoriel vidéo est très innovant et totalement en phase avec notre époque. Pouvoir suivre la formation de son choix où et quand on veut c’est un luxe incroyable. Le prix des écoles d’audiovisuel ou d’effets spéciaux peut être rédhibitoire et restreint l’accès à la formation, le problème ne se pose pas avec les tutos. Avoir la possibilité de découvrir un logiciel, une technique, pour quelques euros seulement ou même gratuitement, je trouve ça génial !
Selon toi, est-ce complémentaire à l’apprentissage en live, ou cela le remplace-t-il ?
C’est complémentaire. Je pratique les deux et chacun présente des avantages et des inconvénients. Quand on fait cours à 12 élèves pendant 9 jours, certaines informations peuvent être noyées dans le flot et les journées peuvent sembler longues mais le fait d’être présent physiquement compense. Les élèves peuvent s’adresser à moi en live, je peux les éclairer immédiatement, il y a un vrai échange.
Avec un tuto, l’avantage c’est qu’on peut suivre la formation à son rythme, mettre pause, revenir en arrière si on a oublié quelque chose… Par contre on ne peut pas poser de questions directement, il faut le faire par mail, il y a un petit décalage. J’essaie quand même d’échanger un maximum avec mes clients, à propos de tuto qu’ils ont acheté, d’After Effects ou d’autres choses.
En bref, je dirais que pour une vraie formation d’initiation sur After Effect le live est préférable mais quand il s’agit d’un atelier créatif, le tuto l’emporte.
Clip Sony Music UK – post production
As-tu toi même eu souvent recours à des tutoriels vidéo ?
Oui, je m’en suis servi et je continue à le faire. J’ai découvert, il y a quelques années, les tuto à travers les formations de Mattrunks et Video Copilot puis le site tuto.com. Aujourd’hui, quand je souhaite découvrir un logiciel ou approfondir mes connaissances, mon premier réflexe est de faire une recherche de tutoriels. Alors même que je maîtrise plutôt bien After Effects et que je travaille dessus de manière professionnelle, je continue à regarder des tuto. Même quand je maîtrise l’effet présenté, j’aime bien voir la technique employée par les autres, comparer les différentes façons de s’y prendre. On peut toujours optimiser son travail en s’inspirant des autres. Chacun a sa propre logique et sa manière de travailler sous After.
Comment es-tu arrivé chez Tuto.com ?
Tout simplement lorsque j’étais à la recherche de tuto. Comme le site est bien référencé je suis tombé dessus rapidement et je me suis inscrit en tant qu’utilisateur, je n’ai pas pensé tout de suite à devenir formateur. C’est en testant un effet un jour que je me suis dit « Tiens, et si je partageais ça avec d’autres ! ». L’expérience a été plaisante et j’ai eu des retours plutôt positifs, des remerciements de nombreux clients. Cela m’a encouragé, j’ai donc recommencé. Et me voilà toujours là, 29 tuto plus tard.
Que penses-tu de ton expérience sur la plateforme d’un point de vue strictement pratique ?
J’en suis très content. Les mises en lignes se font facilement, tout est clair et les publications rapides. L’interface contributeur est bourrée d’infos et de statistiques en tous genres. Pour certains cela ne sert à rien mais pour chaque journée, chaque semaine, chaque tuto, il y a des statistiques qui lui sont propres. Pour les férus de chiffres et d’analyse comme moi c’est le pied ! J’aime également me balader dans le forum VIP des contributeurs pour voir ce qu’il s’y passe ou sur le blog nourri régulièrement d’infos intéressantes ou de concours ;)
Clip Fricero Films – post production
Promotionnel (mise en avant de ton travail/ optimisation de ta présence sur le web) ?
Il est certain que le site offre une très belle visibilité. Chaque formateur a une page profil grâce à laquelle il peut se présenter, exposer ses tuto, mettre en avant les informations de son choix… La newsletter permet régulièrement de mettre en lumière nos créations les plus récentes, tout comme le carrousel de la page d’accueil. Les promotions régulières sur les crédits encouragent les gens à acheter des tuto, ce qui ne peut qu’être bénéfique pour nous, formateurs. Le site nous offre une belle vitrine et une grande exposition sans avoir à gérer aucun aspect publicitaire, technique ou autre.
Financier ?
Quand j’ai commencé à poster des tuto, je n’attendais pas vraiment de grosses rentrées d’argent mais plutôt un petit bonus de temps en temps. J’ai été rapidement surpris par le nombre de ventes que j’effectuais et par la rentrée d’argent modeste mais régulière qui en découlait. Aujourd’hui avec presque 30 tuto, on peut parler d’un second salaire. Chaque nouvelle publication y contribue, mais les anciens tuto continuent à se vendre même deux ans plus tard.
Il est plutôt plaisant de vendre un produit sans démarcher de clients, sans avoir à gérer quoique ce soit une fois qu’il est terminé. Il n’y a aucune limitation : on peut vendre nos tuto autant de fois que possible, on peut en produire autant que l’on veut, c’est assez cool ;)
Alors aux contributeurs qui hésitent : tuto.com peut être une véritable source de revenus et pas seulement un petit bonus de fin de mois.
As-tu déjà décroché des contrats grâce à Tuto.com ?
Oui bien sûr. Dès mes premiers tuto, j’ai été contacté par des boîtes de production, des magazines ou des écoles. Les offres étaient aussi variées qu’intéressantes, on me proposait de faire de la post-production, d’écrire des articles ou d’assurer des formations After Effects. A ce jour, le site continue à m’apporter contact et contrats de tous styles. Nos tuto permettent de montrer aux possibles clients ce que nous sommes capables de faire, notre créativité et nos qualifications, comme une démo ou presque.
Tes relations avec l’équipe ?
Tous les membres de l’équipe, au support, à l’affiliation ou à la mise en ligne de tuto, sont disponibles, sympathiques et surtout réactifs. Mais à côté de l’aspect efficace qui est appréciable, il y a aussi une dimension humaine et chaleureuse car on n’a pas affaire à de trop nombreux interlocuteurs, on sait à qui s’adresser. C’est aussi cela qui m’a donné envie de continuer. D’ailleurs à quand une interview des membres de l’équipe ? ;)
La dernière optimisation qui a changé ta vie sur le site ?
C’est difficile à dire. Quand j’ai commencé, le site était déjà très performant et complet. Néanmoins s’il fallait choisir, je citerai l’appli contributeur qui est très pratique, ou la possibilité de personnaliser l’extrait gratuit, afin de pouvoir présenter le tuto comme on le souhaite.
Recommandes-tu Tuto.com ?
Après cette interview, difficile de ne pas le faire ;)
Je dirai juste que le site est aussi intéressant pour ceux qui désirent apprendre que pour ceux qui veulent partager leurs connaissances. De plus, l’interface est en constante amélioration. C’est LA plateforme de formation francophone incontournable, quel que soit le logiciel que l’on utilise.
Il a cartonné avec son premier tuto, et a confirmé son ÉNORME niveau avec sa formation sur la modélisation de Hulk : Nicolas Castera – Kano16 sur Tuto.com – nous raconte son quotidien, son parcours… Au programme : Concept Design, Mystérieuses cités d’or, Code Lyoko, les Quatre fantastiques, de l’inspiration, et bien d’autres choses encore !!!
Bonjour Nicolas ! Tu es actuellement Concept Designer chez ArsMagica VFX ; peux-tu nous parler de ton quotidien ?
Bonjour Anne-Sophie, je travaille en effet chez ArsMagica VFX sur des recherches graphiques pour différents projets institutionnels en tant que freelance. Parallèlement, je participe à la création d’une pub au sein de la société « Once Upon A Toon », pour laquelle je texture et réalise les expressions faciales de certains personnages.
Je suis donc infographiste 3D le jour et Concept Designer la nuit…
Des clauses de confidentialité m’interdisent malheureusement d’en dire plus sur ces projets de design, mais j’ai l’occasion de travailler sur des sujets variés et certaines de mes créations sont amenées à être reproduites en dur, dans la réalité.
Selon toi, quelle est la vertu première d’un Concept Designer ?
Je pense que ce qui prime avant tout, c’est la créativité. Il faut trouver le bon visuel par rapport à une demande précise et respectant un certain nombre de contraintes. Il faut également être rapide et réactif car les délais sont souvent très courts. Enfin, disposer de bonnes méthodologies de travail permet de gagner un temps précieux.
Tu as travaillé sur des productions renommées, comme les “Mystérieuses cités d’or” ou “Code Lyoko” ( NDLR : je suis hyper fan !), qui rappellent à plus d’un leur enfance ou encore “les Quatre fantastiques” en tant qu’infographiste layout, de modélisation ou de pré-production ; peux-tu nous expliquer les différences entre ces différents types de poste ?
Sur une série de dessin animé, comme pour beaucoup de projets 3D, il existe un procédé de fabrication par étape qui est toujours plus ou moins le même malgré des adaptations par les studios à leur propre méthodologie de travail.
Il y a tout d’abord une étape dite de « pré-production » qui englobe l’écriture des scénarii, la création de la bible graphique, les grands axes visuels du projet, les story-boards, etc.
Ensuite arrive la « pré-production 3D », qui comprend la modélisation des personnages, c’est-à-dire la sculpture de ces derniers ainsi que des décors et des props (autres objets). Ces modèles 3D sont ensuite shadés (ajout de propriétés de matière), texturés (colorisés), setupés et skinnés (mise en place d’un squelette et des déformations du personnage) pour ceux qui seront animés par la suite. On parle donc là-aussi de pré-production, pour faire référence au fait que l’on prépare les bases de données mais que l’on ne produit pas encore de plans.
Une fois que tous les objets et personnages ont été préparés, il ne reste plus qu’à rentrer en production (c’est-à-dire la fabrication de plans) et cela commence par le layout. Le layout consiste à mettre en place les plans qui composent un épisode. On commence par agencer le décor et positionner les personnages avant de régler les différents cadrages et les mouvements de caméras prévus par le story-board. En somme, le layoutman est comme un caméraman sur un vrai plateau de tournage. Lorsque le layout est terminé, les animateurs peuvent récupérer le fichier et commencer à animer les personnages par rapport au cadrage dont ils disposent.
Une fois le plan terminé en terme d’animation, il est envoyé au département de rendu qui va éclairer la scène et faire les rendus définitifs. Ces derniers vont être composés de différentes couches séparées : une pour les personnages, une pour chaque partie du décor, on va également séparer les ombres, l’occlusion ambiante, etc. Ces rendus vont par la suite être exploités par le département compositing qui va assembler les couches, rajouter des effets si besoin et étalonner l’image pour obtenir le rendu définitif du plan qui pourra alors partir pour le montage de l’épisode.
Quelle est ta partie préférée du job ?
J’ai occupé différents postes au long de ma carrière, chacun se situant à un moment différent de la chaîne de fabrication.
Mon poste de prédilection, c’est la modélisation et le texturing de personnages, même s’il m’arrive souvent d’intervenir aussi sur des décors ainsi que sur la partie setup/skinning de certains persos.
J’ai aussi parfois participé à l’élaboration de certains designs pour des projets spécifiques. J’y prends grand plaisir car il est plus rare pour moi de pouvoir intervenir sur la partie recherche graphique. En effet, je travaille à Angoulême pour différentes structures dont la maison mère est à Paris et souvent, tout le travail de pré-production 2D est déjà réalisé avant d’arriver chez nous.
En règle générale, j’aime intervenir au début du processus créatif que ce soit par la voie du dessin ou par celle de la 3D.
As-tu pris un plaisir particulier à travailler sur ces productions ? Pourquoi ?
Un grand plaisir en effet, tout d’abord parce que comme la majorité des gens avec lesquels je travaille, je suis avant tout un passionné. Bien sûr, certains projets sont plus difficiles ou moins attractifs que d’autres, mais il y a aussi l’aspect humain.
J’aime beaucoup travailler en équipe, le fait de partager et de pouvoir résoudre les problèmes à plusieurs.
L’ambiance de travail dans certains studios comme DSTM et ArsMagica VFX a tout simplement été géniale.
Quelle a été ton expérience professionnelle la plus marquante ?
J’ai eu la chance de travailler sur des productions qui m’ont fait rêver quand j’étais petit.
Je suis un fan de comics, j’ai appris à dessiner en reproduisant les personnages issus de ces univers et j’étais sur un petit nuage quand j’ai appris que j’allais m’occuper des personnages des «Quatre Fantastiques » ! J’étais également un petit peu ému quand j’ai vu mon nom au générique de la nouvelle saison des « Mystérieuses Cités d’Or », dont je ne ratais jamais un épisode.
Après, certains projets plus confidentiels ont été intéressants tout simplement parce qu’ils changeaient de l’ordinaire : j’ai par exemple dû réaliser des sculptures de personnages sous Zbrush destinées à être reproduites grâce à une imprimante 3D à une taille de 2,30 mètres pour une exposition de l’Unesco. Ce fût un projet contraignant en terme de délais, mais c’est amusant de voir ses créations virtuelles matérialisées dans la vrai vie !
Et celle que tu voudrais absolument tester à l’avenir ?
Je dois bien avouer que j’adorerais travailler sur des créatures pour les effets spéciaux d’un long métrage Live ou bien encore dans la création de personnages pour des cinématiques de jeux vidéos, j’adore le travail de la société Blur notamment.
Ton logiciel de prédilection pour travailler ?
Mes logiciels préférés pour mes projets persos, donc pour la création, sont sans conteste Photoshop et Zbrush. Je prends toujours plaisir à travailler avec ces outils, mais j’utilise aussi énormément Softimage et 3DS Max pour mon travail, et je pratique régulièrement des softs comme Digital Fusion, Topogun, UV layout et Sketchbook. Il faut absolument que je me remette à Maya !
Tes travaux 3D WIP sont à couper le souffle de réalisme, et sentent l’inspiration jeux vidéo ; est-ce un domaine que tu souhaiterais explorer plus avant – car tu as déjà une expérience en tant que Concept Designer sur des décors pour un jeu ?
J’ai effectué effectivement quelques designs pour un jeu il y a quelques années et il m’arrive occasionnellement de travailler sur des projets temps réel, la plupart pour un support tablette.
J’aimerais bien avoir un jour l’occasion de collaborer à un jeu sur console next gen’, je trouve que par rapport à l’audiovisuel, il y a encore une certaine liberté artistique, une variété de thèmes et d’univers graphiques dans les jeux vidéos que l’on ne retrouve pas ou peu sur des longs métrages ou des séries télé qui sont plus calibrés pour un jeune public.
A l’origine, tu étais plutôt parti sur des études d’économie – tu as d’ailleurs une Maîtrise dans le domaine ; pourquoi ce brusque tournant ?
Depuis tout petit, j’ai toujours été un passionné d’images, que ce soit le cinéma, la peinture ou encore la BD, mais réussir à en vivre c’est autre chose.
Comme beaucoup de parents dont les enfants rêvent de se consacrer à une carrière artistique, les miens s’inquiétaient de mon avenir et souhaitaient que je me constitue un bagage solide avec des études plus classiques avant d’envisager une carrière de graphiste. Je pense qu’ils ont eu raison, car la majorité de mes contrats sont des contrats d’intermittence. On ne sait pas toujours de quoi demain sera fait et avoir plusieurs cordes à son arc est plutôt une bonne chose.
Enfin mes études m’ont permis d’acquérir des méthodologies d’apprentissage qui m’ont été très utiles pour mon métier actuel.
Quels artistes t’ont le plus inspiré au cours de ton éducation puis de ta carrière ?
Ouah … Vaste question, ils sont tellement nombreux.
Je citerai d’abord Jim Lee, dessinateur de comics que j’ai idolâtré pendant longtemps, puis des références comme Franck Frazetta ou Simon Bisley dans mon adolescence. J’ai aussi beaucoup été influencé par des dessinateurs de BD comme Claire Wendling, Mathieu Lauffray ou Frank Miller.
Depuis mon passage au numérique, je suis fan d’artistes comme Nicolas Sparth Bouvier, Barontieri, Vyle, Feng Zhu ou encore Kekai Kotaki pour la partie 2D. Des modeleurs comme Zac Petroc, Kevin Lanning, Cédric Seault, Tsvetomir Georgiev ou encore Alessandro Baldasseroni m’impressionnent aussi énormément.
Tu as eu l’occasion, à plusieurs reprises, d’intervenir en tant qu’enseignant dans des écoles d’art ; ton ressenti ?
C’est vraiment une expérience très enrichissante. J’ai compris assez vite qu’il y avait une différence entre être un bon professionnel et être un bon formateur. Ce sont vraiment deux métiers différents et savoir faire ne veut pas nécessairement dire savoir transmettre. Là encore, il faut un gros travail de préparation pour rendre les cours fluides, avec une évolution de la difficulté progressive et cela m’a aussi permis d’approfondir certaines connaissances.
En effet, même si je connais bien les logiciels que j’utilise tous les jours dans mon travail, j’ai par habitude tendance à utiliser souvent les mêmes outils et méthodologies, parce qu’il faut que je sois productif pour respecter les délais qui me sont imposés. Le fait de devoir former des étudiants à un logiciel et donc de présenter l’ensemble de ses fonctions m’oblige à me plonger aussi dans des outils et des process que je ne pratique pas forcément le reste du temps. C’est une bonne séance de révision pour moi aussi !
Enfin, je dois avouer qu’il est vraiment très gratifiant de voir que des personnes progressent grâce à vos conseils, et que vous les aidez à créer leur films de fin d’année en cherchant les solutions les plus adaptées à leurs besoins et leurs niveaux de connaissances.
Pour toi, le tutoriel vidéo est-il complémentaire à l’enseignement présentiel, ou peut-il complètement le remplacer ?
Complémentaire, je pense. L’échange en face à face est toujours très important à mon sens, même si j’ai appris bon nombre de softs ou d’outils seul grâce à des tuto vidéo. Les deux types de formation présentent chacun leurs avantages et inconvénients.
Dans le cas des tuto vidéo, vous avancez à votre rythme, vous pouvez à tout moment revenir sur une manipulation ou sur une information donnée précédemment et surtout, vous n’avez pas besoin d’entamer des démarches de formation en sollicitant une école ou un centre de formation professionnel. Par contre, vous avez une vision un peu moins globale du travail, dans le sens où l’on aborde à chaque fois un cas précis, et que vous ne disposez finalement que des informations que le formateur a jugé bon d’intégrer à sa vidéo par rapport au sujet.
Dans le cas de l’enseignement présentiel, vous avez un contact direct avec le formateur qui peut en temps réel répondre à toutes les questions, en rapport ou non avec le sujet étudié. La présence du formateur lui permet également de voir quelles sont vos difficultés potentielles par rapport à l’apprentissage et donc d’adapter sa pédagogie à vos besoins le cas échéant. Enfin, le dernier avantage est que lorsqu’un formateur fait une démonstration live, il peut y avoir des impondérables, des choses qui ne marchent pas (le fameux effet Bonaldi…) ; ça permet, contrairement au tuto vidéo qui est rodé, de soulever des lièvres et des problématiques que les étudiants pourront rencontrer par la suite. La contrepartie de cela est qu’il y a souvent plusieurs étudiants et que tout le monde ne va pas forcément au même rythme, ce qui peut être perturbant et le fait de devoir se rendre dans une structure et mettre en place des formations adaptées demande de passer par un certain nombre de démarches, soumet à des horaires et crée donc des périodes d’indisponibilité (beaucoup moins de liberté donc !).
As-tu eu souvent recours à l’utilisation de tutoriels vidéos au cours de ta propre formation ?
J’aime apprendre et j’en profite souvent pour élargir mes connaissances dès que j’ai un peu de temps, que ce soit par le biais de formations professionnelles soit de tuto vidéos. Qui plus est, dans un métier où les softs et les méthodes de travail évoluent sans cesse, je n’ai pas toujours le temps de me mettre à niveau pendant une production où l’on reste sur la même version du logiciel pour éviter les mauvaises surprises. Je profite donc du temps entre deux contrats pour me remettre à niveau sur les nouvelles versions des logiciels que j’utilise, et parfois pour en apprendre de nouveaux.
Que penses-tu de l’expérience de tuto-formateur ?
Ça faisait un petit moment que ça me tentait, mais je n’avais pas encore eu l’occasion de m’y mettre. Je dois avouer que je trouve ça super intéressant et plaisant à préparer, le fait de chercher un sujet et trouver la meilleure façon de l’aborder est vraiment stimulant.
Par contre, j’ai encore des difficultés à savoir si un tuto va plaire ou non, du coup j’ai beaucoup de doutes durant la fabrication et me demande toujours si je suis sur la bonne voie. Je suppose que j’affinerai ça au fur et à mesure des formations que je proposerai.
Et de la plateforme Tuto.com ?
Du point de vue utilisateur, c’est simple d’accès et vraiment pratique à utiliser.
En tant que formateur, je trouve que le site permet de facilement charger ses tuto et de suivre l’évolution de ces derniers en termes de ventes et de commentaires. Quant à la partie explications pour les formateurs, elle est vraiment très complète et m’a été d’une aide précieuse.
Un dernier mot ?
Je tiens vraiment à remercier l’ensemble de votre équipe très sympa qui s’est toujours montrée à mon écoute et très réactive. Vous êtes motivés, cela se ressent vraiment, et incite encore plus à travailler avec vous.
Ce mois-ci, c’est Titom013, alias Thomas Mouraille – employé chez MPC Londres, qui a travaillé entre autres sur Harry Potter, Skyfall, Pirates des Caraïbes… -, qui passe sous les feux des projecteurs, avec humour. Un artiste talentueux, à découvrir absolument !
Salut Thomas ! Tu es Lead Environment-Digital Matte Painting chez MPC Londres ; concrètement, tu fais quoi au quotidien ?
Bonjour à tous !
Sur le projet actuel, mon role de Lead consiste avant tout à travailler avec le superviseur VFX du film et à lui apporter un soutien technique et artistique sur la création des environnements 3D à réaliser. Une fois ces choix faits, je répartis les différentes tâches aux artistes travaillant sur le projet. Je dois m’assurer que le brief que l’on a reçu est bien respecté et que la qualité des environnements produits correspond aux standards MPC. Ajouté à cela, je travaille aussi aux cotés des artistes sur la réalisation des environnements 3D et des Matte Painting (DMP). Pour finir, les lead travaillent avec le Head du département sur l’organisation du pipeline et le perfectionnement des différents workflow que l’on utilise.
Comment en es-tu arrivé là ? Dis-nous en plus sur ton parcours professionnel !
Après être sorti de l’école ArtFX de Montpellier, j’ai commencé par un stage chez MikrosImage sur Paris pendant 1 mois qui s’est trés vite transformé en CDD puis en CDI. J’ai eu la chance de travailler sur des publicités comme Nissan Xtrail et autre Decathlon Polaire, mais aussi sur mon premier long métrage Faubourg36. Sur ce dernier j’ai découvert le matte painting photoréaliste avec Christophe « Tchook » Courgeau. La précision et la finesse que le matte painting nécessite m’ont tout de suite séduit. J’ai eu vraiment beaucoup de chance de pouvoir travailler avec Tchook, j’ai énormement appris à ses cotés. J’ai ainsi passé 3 ans et demi à Mirkos où j’ai fait « mes armes » en quelque sorte. Les plans de Faubourg36 ont été un petit plus dans ma première showreel lorsque je l’ai presentée au premier RoadShow MPC sur Paris en 2009. Après quelques entretiens téléphoniques j’ai reussi à décrocher une place dans le département Environment-DMP qui était en train de se monter à l’époque. Mon premier projet a été Harry Potter and The Deathly Hollow, Part1. J’étais très impressionné au début. Mais je me suis vite aperçu que l’apprentissage que j’avais reçu en France chez Mikros et à ArtFx m’avaient permis de développer un côté « débrouille » très utile au final pour accomplir les différentes tâches qui m’étaient assignées. Et me voilà 3 ans plus tard, toujours chez MPC, à travailler dans une équipe exceptionnelle composée d’artistes talentueux et généreux.
Peux-tu nous parler de ton cursus étudiant ?
J’ai décroché mon BAC Scientifique en 2000. Après quelques mauvaises orientations en prépa et en IUT Chimie, un ami à moi m’a fait découvrir 3DSMax. Le coup de foudre ! Enfin tous les films qui m’avaient fait rêvé lorsque j’étais plus jeune prenaient du sens ! J’ai su que j’avais découvert ce que je voulais finalement faire dans ma vie. Ne sachant pas dessiner et n’ayant jamais vraiment étudié l’art, j’ai eu la chance d’être selectionné à l’ESMA, une école d’animation basée sur Montpellier. J’y ai rencontré des personnes qui m’ont initié à la 3D et au dessin. Pendant 2 ans j’ai travaillé sans relâche afin de combler le retard que j’avais sur d’autres étudiants qui avaient déjà des aptitudes au dessin ou en infographie. J’ai ensuite fait 2 ans à ArtFx où j’ai réalisé le film Koda avec 6 autres amis.
Tu as eu l’occasion de travailler sur des grosses productions comme Harry Potter, Pirates des Caraïbes 4, Sherlock et dernièrement Skyfall ; que retiens-tu de tes collaborations sur ces gros projets ?
Ces projets ont tous été très différents les uns des autres. Les défis techniques, les types d’environnement à créer, les délais… tous ces paramètres sont très variables d’une production à une autre. J’ai donc eu la chance d’enrichir mon expérience à travers tous ces projets. Si je devais citer les points les plus importants retenus lors de ces projets cela donnerait :
profite du temps que tu as pour faire ce plan car sur le prochain projet tu en auras la moitié pour réaliser le même travail.
fais toujours valider un concept avant de démarrer un matte painting.
sois patient…
n’aie pas peur de recommencer de zéro (ça va toujours plus vite la 2ème fois).
sois patient… … …
garde ton travail aussi flexible que possible, car un client, ça change d’avis !!
En 7 ans de carrière dans les VFX, quelle est ton expérience la plus marquante ?
J’ai beaucoup appris sur chacune des productions, mais Harry Potter a été une des productions les plus marquantes pour moi. Peut-être parce que c’était ma première grosse production ? Avec du recul, je me rends compte que sur ce film, j’ai eu la chance de travailler sur des plans techniquement poussés en terme d’environnement, avec des dizaines de caméras de projection, des DMP de très grosses résolutions, des mouvements de caméra spectaculaires, etc… Je me souviendrais aussi toujours de ma premiere Daily (meeting où l’on présente un Work In Progress du plan sur lequel on travaille). J’avais tellement peur que l’on me dise que mon travail n’était pas suffisant que je m’étais mis une pression folle pour cette première présentation. Au final, elle a à peine été regardée. OUF! j’avais survécu à ma première Daily!
Quel serait ton idéal professionnel ? Y a t il un artiste, une boîte de prod’ ou un type de projet sur lequel tu voudrais absolument travailler à l’avenir ?
J’admire le travail de certains grands artistes qui sont des modèles pour moi comme Ryan Church, Dylan Cole ou encore Yannick Dusso. Si j’avais la chance de pouvoir un jour travailler à leur côté, ce serait un véritable plaisir! Plus honnêtement, je pense qu’il y a aujourd’hui un grand nombre d’artistes talentueux dans toutes les compagnies d’effets spéciaux et chaque rencontre est enrichissante. Je n’ai pas de désir particulier d’aller travailler dans telle ou telle boîte de prod’. Ce qui m’importe le plus est la qualité de l’environnement de travail. Avoir de bons collègues de boulot autour de soi, travailler dans la bonne humeur et la rigolade est plus important pour moi que travailler sur le dernier gros film de SF. J’ai quelques amis qui ont eu l’opportunité de travailler dans certaines boîtes prestigieuses : ils n’y sont pas restés longtemps, ne serait-ce que pour l’environnement de travail qui était trop froid et égoïste.
Tes projets pro pour les prochaines années ?
Hummmm rien de décidé pour le moment. L’industrie du cinéma change à toute allure, je ne sais même pas ce qu’il adviendra dans 3 mois ! :)
S’il te reste du temps libre dans ton emploi du temps de surhomme du VFX, qu’en fais-tu ?
Un peu exagéré le terme “surhomme du VFX” ! :) J’ai la chance d’avoir une petite famille qui m’attend le soir quand je finis le travail, j’essaie donc de profiter au maximum de mon temps libre avec ma femme et mon petit garçon (ça fait cliché je sais mais c’est la vérité :) ). Quand j’arrive malgré tout à trouver un peu de temps, j’essaie de faire quelques illustrations pour moi tout en essayant de découvrir de nouvelles techniques. J’essaie aussi de faire un peu de photos, quand je trouve la motivation de braver le froid et la pluie de Londres.
(Cliquez sur le .gif pour voir l’animation)
Quelles recommandations ferais-tu à un aspirant VFX Artist ?
Je le préviendrai que pour y arriver il va falloir s’accrocher, être vraiment passionné et sûr de soi ! De l’extérieur, le métier peut paraître sexy et il l’est, dans une certaine mesure. Mais il me paraît aussi important de le prévenir sur ce qui l’attend :
travailler en moyenne 50 heures par semaine (si on est chanceux) en face d’un écran dans l’obscurité.
ne pas compter ses heures sup’ (pas payées, bien entendu)
savoir gérer son stress et sa fatigue (surtout en fin de prod’ et que tout le monde est à fleur de peau…)
une formation à vie! En effet les logiciels et les techniques évoluent sans cesse, il faut donc se remettre à jour continuellement !
Mais je lui dirai pour finir que si la passion est là, il y arrivera ! Nous avons la chance de pouvoir gagner notre vie en faisant des dessins, un vrai rêve de gosse non ?
Comment es-tu arrivé chez Tuto.com ?
J’ai eu la chance de rencontrer un de vos formateurs incontournables, Julien Pons, à l’école ArtFx. Nous donnions des cours ensemble cette semaine-là, et nous avons donc fait connaissance. Le courant est tout de suite très bien passé (comment ne pas s’entendre avec Julien ?!!) et il m’a parlé de votre plateforme de tutoriaux. Il m’a proposé d’y jeter un coup d’œil et, pourquoi pas, d’y participer si j’avais un peu de temps. Ce que j’ai finalement pu faire ! :) (NDLR : et nous t’en remercions !)
Qu’est-ce qui te plaît dans le concept Tuto.com ?
J’ai été surpris de voir la quantité de tuto hébergés sur le site ainsi que leur diversité ! Il y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses. J’aime assez l’idée de pouvoir avoir la possibilité d’apprendre une technique précise sans avoir à acheter un DVD complet de tuto.
Aimerais-tu enseigner un jour, si ce n’est déjà fait ?
J’ai enseigné mon premier workshop à ArtFx en Décembre dernier (c’était une première pour moi), et j’ai eu le sentiment que les étudiants ont apprécié mon travail. C’est une expérience que je referai volontiers ! Ça m’a finalement motivé pour créer des tuto.
As-tu toi-même au cours de ton parcours eu recours à des tuto vidéo ?
Absolument ! Et encore maintenant, pour être honnête. Lorsque j’ai démarré il y a 11 ans, on trouvait peu de tuto sur internet et encore moins de tuto vidéos. De nos jours, il est beaucoup plus facile pour un débutant de se former en autodidacte. Il existe tant de formations de bonne qualité ! Et les logiciels d’infographie sont devenus beaucoup plus accessibles qu’auparavant, tant au niveau du prix qu’au niveau de leur apprentissage.
Est-ce une technique d’apprentissage que tu recommandes ?
Je pense que les tutos vidéos sont la façon la plus claire et explicite pour enseigner. Les avantages sont multiples :
aperçu en temps réel des manipulations précises à exécuter.
replay infini de la vidéo pour bien comprendre les manipulations complexes.
possibilité de visionner le tuto en plusieurs fois etc.
Un dernier mot ?
Pour tout ceux qui ont réellement envie de faire du VFX leur métier, accrochez-vous ! C’est possible !!!
Track (Benjamin Trancart), l’un de nos talentueux contributeurs, vient de réaliser un superbe timelapse sur la ville de Paris. Une vidéo sélectionnée par l’équipe de Vimeo et dont le nombre de visionnage ne cesse d’augmenter depuis sa mise en ligne. Voici la vidéo en question :
Paris, The City Of Light :
L’occasion pour nous de lui poser quelques questions sur ce projet.
Interview de Benjamin Trancart :
Comment t’es venu l’idée de cette vidéo?
J’ai commencé à faire des timelapses car je viens du motion design donc l’image fixe, même si elle peut m’émouvoir chez les autres, a tendance à m’ennuyer quand je la travaille. Le timelapse me permet de m’appuyer sur des techniques photo (HDR, poses longues) qui ont un fort impact visuel. Donc petit à petit, j’ai glané des plans dans Paris, mettant de côté ou refaisant parfois 3 ou 4 fois certains plans dont je n’étais pas satisfait. J’aime aussi beaucoup le rapport image/son et le timelapse se prête bien soit à des rythmes découpés. Au départ, je voulais juste tester mon rail et puis on se prend au jeu en accumulant les plans. J’en voulais de plus beaux, dans de plus jolis lieux. Mon projet est « carte postale » mais je l’assume tout à fait.
Quel type de matériel a été utilisé pour le tournage.
J’utilise un Canon 7D. Côté optiques, je me suis essentiellement servi du 18-135mm qui était vendu avec l’appareil et sur la fin je me suis acheté un 16-35 série pro mais j’ai fait assez peu de plans avec. Côté motion control, j’ai un Stage 0 de Dynamic Perception qui est un excellent produit, robuste. J’ai acheté par la suite un Stage One qui reprend le même principe que le 0 mais qui est beaucoup plus facile à transporter que le « ski » de 1,80 mètres que je trimballais dans le métro… Récemment, j’ai aussi fait l’acquisition d’un TB3 d’Emotimo, une tête motorisée qui commande aussi le rail à partir d’un Wiimote. C’est très fun à utiliser mais il n’y a qu’un plan réalisé avec cette tête dans le film, celui de Montmartre, l’avant dernier. Je ne l’ai eu que sur la fin et je voulais boucler le film.
Combien d’heure de rushs as-tu accumulé?
Heures de rushs difficile à dire… Ce qui est sûr c’est que se sont souvent les plans que l’on croit ratés qui s’avèrent bien « boire » la colorimétrie, surtout en HDR et les plans que l’on imagine bons qui sont décevants… Certains m’ont donné du fil à retordre. J’ai du refaire certains 2, 3 voire 4 fois. Il y a une fontaine illuminée avec des couleurs qui tournent près de la comédie Française à Palais Royal, je l’ai retenté 4 fois en jetant à chaque fois mes images. Il est très complexe du point de vue du réglage. Si l’on veut avoir une pose un minimum longue pour les trainées des voitures (4 à 7 secondes) plus les couleurs qui tournent en évoluant autour de la fontaine, le paramétrage est quasi impossible. Soit la fontaine clignotait de façon « épileptique » au rendu, soit la pose était trop longue et les couleurs se superposaient pour faire une bouillie affreuse… Il faut jongler et composer avec le temps d’exposition/l’intervalle en seconde entre chaque photo/et le sujet qui pose parfois des contraintes (monument qui ne reste pas allumé longtemps, évolution rapides des lumières qui l’éclairent etc etc…)
Côté post prod qu’as-tu utilisé comme soft & techniques ?
J’utilise After Effects uniquement pour simplifier mon workflow au maximum. Je ne shoote qu’en Jpeg même si je me suis remis au Raw il y a peu. Je trouve cela trop lourd et long dans le process. Lightroom est très puissant, mais il rajoute une étape que l’on peut sauter en ayant des résultats corrects. J’importe ma suite d’images dans After Effects directement que je traite avec les effets basiques: courbes, teinte/saturation, balance des couleurs. Je rajoute toujours un peu de netteté dans After. En fait, je reprends des techniques de Photoshop ou Lightroom. Les tutos de Serge Ramelli du site m’ont beaucoup appris, j’ai simplement essayé de retrouver des techniques similaires dans After Effects. Généralement quand je trouve mon image dynamique, je pré-compose mon plan et joue avec les modes de fusion en dupliquant le plan et en le masquant pour jouer que sur certaines parties et accentuer certains détails. Le seul boulot que demande des timelapse avec un rail motorisé c’est le masquage car l’environnement évolue selon le déplacement de l’appareil sur le rail, donc on doit « recaler » ou plutôt « faire suivre » sa colorimétrie d’un bout à l’autre du plan. Pour le HDR, je n’utilise aucun soft dédiés, ils écrabouillent trop les images dans des rendus brutaux. En tout cas, je ne sais pas bien m’en servir. Ma petite combine, c’est d’importer dans AE la suite d’images avec les trois expositions mêlées. D’activer le remappage temporel et de rentrer une expression (time*3) ce qui permet de jouer une image sur trois. Donc de retrouver une plage d’exposition. Ensuite je duplique mon calque et je change l’expression pour le nouveau (time*3+1)… Etc etc… Il doit y avoir des softs qui trient les expositions comment dans Lightroom mais je n’en ai jamais trouvé et je me suis habitué à ce workflow ; donc si quelqu’un peut me conseiller là dessus :)… J’aime bien travailler dans After avec des masques, des effets simples et des modes fusion, le résultat est plus fin et moins typique que du HDR pur et dur. On est plus proche du DRI comme dirait Serge. Je teste parfois des plans avec Magic Bullet Looks de Red Giant et je mets un flare mais j’essaie de doser cela léger, très léger.
Pour aller plus loin :
Je vous encourage à aller jeter un œil sur les autres réalisations de Benjamin, en vous rendant sur son site.
Au programme ce mois-ci, un peu de motion design(er) avec notre bien-aimé Dafx – David Oldani en mode incognito. Et avec le sourire, s’il vous plaît !
Hello David ! Comment t’es-tu découvert cette passion dévorante pour l’image et plus particulièrement pour la post-production vidéo ?
Hello Anne-Sophie ! Très bonne question, à la base j’ai toujours été attiré par l’image en générale, sûrement de par mon père très artiste dans l’âme ; à l’adolescence j’ai découvert la CAO ( Création Assisté par Ordinateur ) avec Photoshop, que je n’ai plus quitté durant plusieurs années ; suite à la rencontre de Xavier Paineau, j’ai découvert la vidéo, le montage et After Effects qui m’a permis au début de faire vivre mes créations Photoshop en les animant… Et là, ce fût une révélation et le début d’une longue histoire d’amour entre la post-production vidéo et moi.
Tu es motion designer freelance depuis maintenant quelques années ; peux-tu nous raconter ton parcours étudiant et professionnel ?
Mon parcours étudiant est un peu spécial, j’ai commencé par le graphisme et le webdesign en formation continue puis je me suis formé et autoformé au début en cours par correspondance puis via des tutoriaux ou autres cours en ligne, notamment sur Emob (prédecesseur de Tuto.com il me semble), après la volonté a fait le reste. J’ai eu la chance de pouvoir profiter de ce nouveau vecteur de connaissances qu’est internet. Attention toutefois, car être autodidacte, c’est bien mais risqué, car parfois les bases peuvent ne pas être acquises. J’ai aussi été formé “sur le tas” par des gens très compétents au cours de mon parcours étudiant (et je continue d’apprendre chaque jour ^^) et professionnel.
Mon parcours professionnel a commencé en 2005 : j’étais alors webdesigner dans une petite entreprise à Genève en Suisse ; très vite, j’ai eu envie de voler de mes propres ailes et j’ai créé une structure (52 production) avec un ami vidéaste ( Xavier Paineau – prof AE-C4D- FCP). Ce fut une très bonne expérience qui m’a beaucoup appris, à tous les niveaux. Aujourd’hui je suis en freelance depuis 2 ans en France mais je collabore beaucoup sur une grande majorité de mes projets.
Quelles sont les réalités du métier de motion designer ?
Des clients exigeants (“Bonjour, j’ai beaucoup aimé la dernière animation MTV, je veux la même !” ^^) , des deadline serrées, du stress quotidien, des difficultés à réellement faire valoir notre travail (financièrement), mais une vie passionnante pleine de nouveautés tout le temps, des rencontres, du partage (beaucoup de partage), en bref, pour moi : C’EST DU FUN !!
Quel genre de clientèle fait appel à tes services ? Et pour quels types de prestations ?
Ma clientèle est variée ; en général les clients récurrents sont des sociétés de communication qui ont besoin de supports visuels pour leurs campagnes, mais je travaille aussi avec de petites entreprises, des particuliers, des sociétés événementielles ou d’autres boîtes de production en sous-traitance.
Le type de mandat varie ; en général je préfère me consacrer à la post-production (montage – animation – générique – effets spéciaux), mais par la force des choses – les temps sont durs – je fais de plus en plus de prise de vue ce qui ne me déplaît pas loin de là !
Ton expérience professionnelle la plus marquante ?
En 2009 nous avons gagné un festival de court métrage à Genève ( 48hour film festival ) ce qui nous à permis d’aller à Los angeles et Las Vegas défendre notre film. Ce fut une expérience inoubliable.
NB : Le film a été réalisé en 48h, selon les règles du festival 48 hours film.
Quels sont tes objectifs professionnels pour l’avenir ?
Continuer à vivre de ma passion, c’est une des clés du bonheur. En freelance ou non, l’avenir me le dira, réaliser si possible plus de projets personnels ( courts métrages ) et continuer d’apprendre.
Je crois savoir qu’outre ton travail sur Tuto.com, tu es souvent sollicité pour faire de la formation ; prends-tu plaisir à l’enseignement ou n’est-ce qu’un moyen de subsistance ?
J’ai découvert la formation via tuto.com. Je prends un plaisir fou à transmettre mes connaissances ; c’est pour moi la partie la plus valorisante de mon activité. Tuto.com m’a permis de découvrir ce monde, je ne vous remercierai jamais assez pour ça.
Ta première expérience en tant que formateur ?
Ma première expérience en tant que formateur, mis à part quelques cours particuliers donnés au cours des années passées, se situe actuellement chez Tuto.com. Et je peux vous dire que c’est une bonne expérience. J’ai énormément de retours et d’échanges avec les clients, ça me donne vraiment l’impression d’être utile et me motive énormément.
Des sessions formation prévues prochainement ?
Je viens tout juste de donner un cours d’initiation After Effects pour le compte de l’école ArtFX Montpellier. Je prends un plaisir fou à enseigner, j’espère renouveler cette expérience .
Par quel biais as-tu découvert Tuto.com ?
Comme je le dis souvent, je continue d’apprendre chaque jour (et heureusement), c’est donc très logiquement que j’ai découvert Tuto.com en souhaitant élargir mes connaissances .
Que t’apporte ta contribution sur Tuto.com, professionnellement et humainement ?
Professionnellement, ma contribution sur Tuto.com représente un atout financier certain mais est surtout un vecteur de motivation pour toujours aller chercher un peu plus loin dans ce que je connais, trouver de nouvelles idées de tuto, développer de nouvelles techniques, et les partager est très enrichissant. Humainement, l’apport est énorme, j’ai beaucoup d’échanges avec les clients et ils me le rendent bien : quand je vois une vidéo en partie réalisée grâce à mes tuto, j’en ai la larme à l’oeil ;-).
As-tu reçu des propositions de contrats professionnels grâce à ton travail sur Tuto.com ?
Oui quelques uns. J’ai récemment été sollicité par un IUT parisien, qui avait vu mes formations sur tuto.com. Le dernier contrat en date est justement cette formation que je viens de donner pour le compte d’ArtFX, et ceci grâce à Jérôme Mettling (très bon formateur After Effects sur Tuto.com et ArtFX, au passage !) qui m’a mis sur le coup. Un très grand merci à lui !!
Un dernier mot ?
Un grand merci à toute l’équipe Tuto.com qui fourni un travail remarquable pour faire vivre cette plateforme, des gens simples, humains et disponibles, vraiment top !
Pour ce mois d’octobre, c’est avec grand plaisir (et admiration !) que nous vous parlons de l’excellent GrivetArt – aka Bastien Grivet ; un formateur qui vaut de l’or !
Salut Bastien ! Il me semble que tu es Concept Artist, Illustrateur et Matte Painter ; peux-tu nous expliquer plus concrètement en quoi cela consiste ?
Mon travail consiste à mettre en images les idées de production avant la réalisation d’un film, jeu vidéo, pub… Des fois, les sujets sont définis il n’y a plus qu‘à dessiner et mettre en forme, d’autres fois rien n’est établi et c’est mon boulot d’imaginer et créer les éléments afin de trouver des pistes scénaristiques. Pour le boulot de Matte Painter, c’est en fin de production que j’interviens en général. Le plan « live » avec acteur est dans la boîte, il faut remplir les fonds verts, ou transformer le décor existant en se basant sur les concepts arts réalisés en début de production, avant le tournage. Là, c’est l’ultra-réalisme qui prime, 3D et retouche photo !
Comment s’est passée ta “révélation” sur cette passion de l’image ?
Ouuch… Il y a fort longtemps… dans une contrée helvétique au bout d’un grand lac ^^.
Mon père, Marc Grivet, était accessoiriste au Grand-Théâtre de Genève. Il m’a transmis la passion des effets spéciaux. Chaque film visionné quand j’étais petit était accompagné d’une description passionnée des effets visuels présents à l’écran ! L’Empire Contre-Attaque enregistré sur une vieille VHS aura été le coup de grâce je pense… Ma mère, musicienne, de son côté me faisait écouter tous les grands classiques possibles et imaginables, tout en me faisant découvrir les histoires de Steven Spielberg, qui ont eu un énorme impact sur ma vision des choses. C’était devenu une évidence que ma vie allait être consacrée à créer des choses, bien que je ne savais absolument pas quoi à l’époque.
Ton CV est déjà bien rempli malgré ton jeune âge (23 ans) ; peux-tu nous raconter ton parcours ?
Par où commencer… Je pense que tout a débuté lors de la fin de ma scolarité obligatoire. Persuadé de ne jamais percer en art sans passer par une école, je suis entré en école d’Arts Appliqués à Genève. J’y ai appris une chose capitale : en Suisse, le domaine créatif dédié à l’industrie du divertissement était quasi inexistant, ou sous le monopole de personnes noyées dans l’absolue persuasion que l’art figuratif appartient à un autre âge et que seule la simplicité et la frigidité représente ce monde intellectuel. En bref… tu veux faire du Star Wars, tu crèves… C’est pas assez intello.
J’ai donc décidé de saborder mes études. Je “suivais“ les cours, me servant avant tout du matériel pour faire clandestinement mes premiers Speed Painting à la souris en bavant sur les travaux de grands noms du domaine que je commençais à connaître (Deak Ferrand, Christian L Sheurer, Dylan Cole, Dusso). Arriva forcement le jour où on me vira de l’école d’art pour cause : “dessine pendant les cours…“
Là, c’est devenu intéressant : pas de diplôme, pas de travail, pas d’idée pour mon avenir, planté dans un pays où t’as meilleur temps d’être architecte ou expert comptable pour vivre bien. Bref, la tuile.
Heureusement, le père de ma compagne, Dominique Rossier, grand nom du graphisme en Suisse et notamment auteur de nombreux timbres helvétiques me propose une petite place dans son atelier près de Lausanne. La règle est simple : dessine, dessine, dessine, gagne quelques sous avec quelques contrats (j’y ai connu mes premiers escrocs), dessine, dessine et… dessine.
Au bout de six mois, un mail arrive portant la mention “UBISOFT“. J’ai d’abord cru à la bonne blague. Non, ça déconne pas. Billet en première classe pour Montpellier, un jeu doit être fait, c’est ma première chance de percer, LET’S GO !!
C’est à partir de ce jour que tout a commencé. J’ai voyagé sur plusieurs productions, entre Beyond Good and Evil 2 avec Ubisoft, chez Dontnod Entertainment pour les prémisses de “Remember Me“, des passages réguliers dans la pub avec Wanda Production. Gros travail de Matte Painting sur le film Upside Down qui ne devrait pas tarder à sortir, puis retour à Ubisoft…
En gros, depuis ce premier mail, la machine est en route. Et j’espère qu’elle sera en fonction pendant encore très, très longtemps !
Tu as travaillé pour de grands noms – Ubisoft, Louis Vuitton, entre autres – comment as-tu décroché des contrats avec de si gros labels ?
Ils ont (pour la plupart) juste fait une recherche sur internet pour “concept art“, “sci-fi art“, “matte painting“… des fois ils ont vu mon travail dans des magazines, artbooks ou autre. Jusque-là, ils m’ont tous appelé… il y a une malédiction qui veut visiblement qu’au moment où je démarche des boîtes, ça ne marche po…
Si tu devais nous citer l’expérience professionnelle qui t’a le plus marqué… ?
Onyx Films, boîte de production cinématographique à Paris. Ils m’ont appelé un soir “tu fais quoi demain ?“ – euuh rien“, “Ok, on t’envoi à Montréal pour créer les mattes painting de notre prod “Upside Down“… oui chef !! Là, j’ai rencontré des gens exceptionnels, des artistes géniaux, dessiné le temps d’une soirée aux côté de Régis Loisel, Jean-Baptiste Monge, des producteurs incroyables et une superbe amitié avec Juan Solanas, avec qui j’ai travaillé en étroite collaboration pour mener à bien l’univers incroyable de son film. Très heureux aussi d’avoir collaboré avec Deak Ferrand, sur qui je bavais des années auparavant !!
Quels sont tes projets pour l’avenir, professionnellement parlant ?
Aucune idée. J’attends de voir ce qui arrivera ! Aussi, un voyage est prévu pour San Diego en cours d’année prochaine pour le ComiCon 2013. Avec ma compagne Jessica, un projet de livre pour enfant est en cours, j’en dis pas plus ^^.
D’autres cordes à ton arc, dont nous n’aurions pas encore eu l’occasion d’admirer l’efficacité ?
La Musique. Je compose pour Maneki Lab avec des clients comme Louis Vuitton, BNP… depuis un an déjà. C’est ma deuxième “vie“. Je suis percussionniste de base, j’étais en formation pour être tambour militaire en Suisse, j’ai abandonné tout ça pour me consacrer à l’image. J’ai quand même continué dans la musique mais en tant que compositeur. Petit à petit, c’est devenu mon deuxième métier. Ce qui était fun, c’était les missions où j’ai eu à faire les mattes paintings ET la musique sur une seule et même production, c’était vraiment cool !
Comment as-tu atterri chez Tuto.com ?
Je connaissais Tuto.com depuis un bon moment ! Je voulais me perfectionner sur Cinema 4D quand j’étais dans le studio de graphisme près de Lausanne, j’y ai acheté mes premiers crédits !
Puis au début de cette année, mon pote Benjamin “Rainth“ Nazon, m’a dit qu’être contributeur pouvait aider les autres en partageant ses techniques, et du coup recevoir un pourcentage sur les ventes… Et voilà ! Merci Ben ! ^^
Ton premier tuto (et le second aussi d’ailleurs) a été accueilli avec un énorme intérêt de la part de la communauté Tuto.com (l’équipe aussi a été soufflée, il faut bien le dire !), et beaucoup de clients ont réclamé après tes prestations ; as-tu pris autant de plaisir à préparer ce tuto que nous à le regarder ?
Je suis maniaco-perfectioniste. Le premier tuto a été un enfer, je recommençais l’enregistrement tous les deux mots… En plus, je voulais être le plus clair possible, pas être chiant, apporter un max. L’accouchement a été assez rock&roll !
Mais vu les retombées, les messages, les ventes, les e-mails de remerciements de certaines personnes de tous âges et de tous niveaux, j’ai été le plus heureux du monde. Le fait d’avoir été utile, d’avoir pu aider. Que du bonheur ! Du coup le deuxième a été plus facile à mettre en place. Moins de pression en tout cas.
Penses-tu partager un peu plus tes connaissances sur Tuto.com à l’avenir ?
Bien sûr ! Le prochain sera dédié à la réalisation complète d’un matte painting de Science-Fiction. De la base 3D à la finalisation sur After Effects. Ça va être un gros, gros, groooos truc. Je ne vais pas m’y mettre tout de suite mais ça devrait arriver avant noël. Le but est de boucler la “trilogie“ de tuto sur la réalisation d’environnements de SF : 1.Les bases du Speed Painting, 2. Les techniques avancées, 3. Le matte painting complet.
Ton expérience de contributeur sur le site est, pour le moment, un peu restreinte, mais cela t’a-t-il enrichi ?
Oh oui, sur beaucoup de points. Au-delà de l’aspect financier, il y a eu tous ces messages qui m’ont aidé à prendre confiance pour le tuto suivant, sans parler du fait que ma pédagogie s’est un peu améliorée…
Est-ce une expérience que tu recommandes ?
Bien sûr ! Partager ses connaissances est quelques chose d’essentiel dans le développement de soi, ainsi que pour les autres. Le fait que j’ai partagé les techniques que j’utilise le plus (ou trop) me permet de me tourner vers d’autres choses, d’évoluer techniquement et laisser derrière moi les anciennes habitudes, que je laisse à d’autres maintenant. ;)
Aujourd’hui, Serge Roukine passe à la casserole pour vous parler de l’AppDays, journée de conférences sur les applications mobiles qu’il organise – et dont nous sommes partenaires (une place à gagner en fin d’article) ! – et qui se déroulera à Paris le 9 novembre. Une journée ouverte à tous les intéressés par les applications mobiles, qu’ils soient développeurs, graphistes ou simplement curieux !
Bonjour Serge,
Tu organises le 9 novembre à Paris, à l’UIC-P Espace Congrès, l’AppDays, une journée de conférences sur les applications mobiles. Qu’est-ce qui t’a donné l’idée de cette manifestation ?
La “app économie” est en pleine ébullition. Les rachats de Draw Something par Zynga et de Instagram par Facebook en sont les deux plus beaux exemples. Et il n’y avait aucune conférence qui permettait de fédérer cette communauté de développeurs et de créateurs.
Quels en sont les objectifs, concrètement ?
L’objectif de la conférence est avant tout de permettre aux gens qui souhaitent se lancer sur mobiles de pouvoir le faire en ayant toutes les chances de leur côté. On compare souvent le mobile au web, mais, en réalité, les deux univers sont très différents.
La journée est ouverte à tous ; quel public cibles-tu en particulier ?
Nous ciblons le public des curieux de tous les horizons qui veulent s’investir dans le mobile : les développeurs, les designers, les entrepreneurs. En somme, tout ceux qui font partie, ou veulent faire partie, de la “app économie”.
Cette journée est-elle plutôt dédiée à l’aspect purement technique, graphique, marketing… ?
Monter un projet mobile c’est s’intéresser aux deux facettes que sont le développement et le marketing. C’est pour ça que nous avons scindé la journée en deux : le matin la partie développement et l’après midi la partie design et marketing.
Quelles sont tes prévisions concernant l’évolution du monde de l’application mobile pour les mois / années à venir ?
La croissance est très forte sur ce marché, c’est pour cela qu’il y a encore plein de problèmes à résoudre, et donc plein d’opportunités. En France, nous sommes 40% d’utilisateurs de mobiles à avoir un smartphone. Aux États-Unis, ce chiffre est déjà à 50% ! Voilà qui laisse présager de la croissance.
Selon toi, le mobile est-il complémentaire au desktop, ou va-t-il, à terme, le remplacer ?
Pour travailler sur le web depuis des années, je pense que le desktop a encore de belles années devant lui. Pareil pour le web. Le mobile ne va pas remplacer le PC et le web, comme la télé n’a pas remplacé les journaux, le cinéma ou la radio.
En tant que fondateur de Codeur.com, tu as certainement constaté une évolution massive dans la demande de création d’applications ; le mobile représente-t-il un fort pourcentage des projets commandés ?
Sur Codeur.com, nous suivons de près les tendances et nous avons remarqué que les technologies mobiles étaient en forte croissance. A tel point que les compétences en développement iOS et Android sont maintenant en 3ème et 4ème place des compétences les plus demandées (derrière PHP et JavaScript).
As-tu remarqué une tendance se dessiner entre iOs, Android et Windows Phone ? Apple caracole-t-il toujours en tête, ou les concurrents commencent-ils à lui faire de l’ombre ?
Apple est toujours en tête mais Android n’est pas loin derrière. Pour ce qui est de Windows Phone, on n’est pas dans la même catégorie. Mais il y a fort à parier que Windows Phone 8 va jouer un rôle dans le monde du mobile à courte échéance.
Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
De l’avis de beaucoup Windows 8 Phone a une interface très agréable. Et Nokia sait s’y prendre pour faire des mobiles. En outre Microsoft a les poches profondes et saura les utiliser pour faire connaitre W8P. De plus, Codeur.com est partenaire de Microsoft, donc nous espérons leur succès !
En tant qu’entrepreneur, la stratégie mobile semble aujourd’hui assez inévitable, mais demeure assez complexe de par la multiplication des supports et des OS ; à ton niveau, as-tu fais un choix au niveau de la stratégie à adopter pour tes projets, à savoir partir sur le développement d’applications natives ou bien regarder du côté des frameworks type PhoneGap, qui permettent en un seul développement d’adresser plusieurs supports en même temps ?
L’épisode récent de l’app Facebook (Mark Zuckerberg précisant qu’il n’aurait pas du partir sur du HTML5 pour son app) illustre bien ce que beaucoup d’acteurs pensent : faire une application native est essentiel pour des raison de confort d’utilisation et de réactivité de l’app.
Que penses-tu de la forte tendance actuelle du responsive design qui semble être une nouvelle alternative à la stratégie mobile ?
Oui, je suis tout à fait favorable à l’utilisation du responsive design. C’est une façon très élégante et économique d’aborder le monde mobile.
Et d’ailleurs, conseillerais-tu plutôt de construire un site en responsive design ou de partir sur une vraie version mobile de son site internet ?
Tout dépend du business model et aussi des difficultés techniques. Chez certains, le passage en responsive, demande de refondre entièrement le site ! Mais à terme, je pense qu’une version responsive reste la meilleure solution. D’autant que l’on peut également choisir d’afficher certaines parties du site (ou pas) en fonction du type de navigateur pour faciliter la navigation.
Tu as écrit Améliorer ses taux de conversion Web, ed. Eyrolles, as-tu observé des règles de conversion mobiles différentes de celles en vigueur sur le net ?
Je n’ai pas encore d’expertise sur le sujet, mais d’après moi, c’est la fiche de présentation des apps qui fait la différence : le texte de présentation, les captures, mais également les facteurs de crédibilité externes comme les évaluations et les parutions presse que l’on cite dans la description.
Quel sera le thème de ton prochain ouvrage ?
Aucune idée pour l’instant. Mes deux livres me sont venus “comme ça”. J’attends de voir si un troisième ouvrage me vient à l’esprit :)
Dans ton dernier livre Réussir son marketing Web, quel est ton regard au niveau du marché mobile du livre ? (liseuses, ebook etc.)
La révolution est en marche. Les éditeurs doivent changer radicalement et devenir non pas experts en vente et en logistique, mais des experts en marketing.
Pour ce livre justement il me semble que tu t’es affranchi d’un éditeur (en créant ta propre structure, 19éditions). Quel a été l’impact pour toi par rapport à ton premier bouquin qui était quant à lui signé chez Eyrolles?
Disons que je gagne beaucoup mieux ma vie avec ce bouquin, même si cela a demandé plus de travail et un investissement personnel et financier. Pour moi les éditeurs ne doivent plus se contenter de se battre entre eux, mais se battre contre l’auto-édition. Aujourd’hui vendre des livres en auto-édition rapporte 10x plus que de passer par un éditeur. Un éditeur doit donc me permettre de vendre 20x plus de livres pour qu’il soit intéressant de passer par lui. D’après mon expérience, ce n’est pas le cas. En tout cas pour les livres web et techniques ou un large pourcentage se vend en direct sur Amazon.
La question bonus : tu offrirais une place à une personne de la communauté Tuto.com ?
Tiens, oui, justement, je pense que la communauté mobile (dev & design) de Tuto serait très intéressée par les AppDays !
Pour gagner votre place pour la journée AppDays le 9 novembre à l’UIC-P Espace Congrès à Paris, il vous suffit de poster un commentaire ; un tirage au sort aura lieu le lundi 1er octobre. Bonne chance à tous !!! :-)
[EDIT : le gagnant – et unique participant – : MiNuS, congrats !!!]
Spiker : LE formateur Blender par excellence sur Tuto.com, certifié Blender, certifié Tuto.com, Sébastien Vanteux de son nom de mortel, se met à nu (dans la limite de la décence, cela va de soi !) et vous en dit un peu plus. Une bonne occasion de se sentir plus proches !
Hello Sébastien ! Pour commencer, pourrais-tu nous toucher deux mots de ton parcours dans le domaine de la 3D et sur Blender, que tu affectionnes particulièrement ?
J’ai commencé la 3D tout à fait par hasard. Lors d’un stage, j’ai intégré un bureau d’études dans une société automobile et là, j’ai rencontré des personnes qui réalisaient des pièces mécaniques sur le logiciel Catia, de Dassault Systèmes. J’ai donc un peu manipulé cet outil sans vraiment trop accrocher, puis un collègue m’a montré 3ds Max version 3 ; ça m’a tellement plu que je n’ai plus arrêté, depuis plus de 11 ans ! Après avoir longuement galéré sur 3ds Max, Maya, Lightwave, j’ai découvert dans un magazine un logiciel open source prometteur : Blender version 2.1. Ce fut le déclic. Son interface et sa convivialité m’ont conquis et c’est grâce à ce logiciel que j’ai pu utiliser à fond mes compétences.
D’où te vient cette passion pour la 3D ?
Je suis un grand passionné de jeux vidéo et, tout gamin, je me demandais comment étaient conçus ces jeux. C’est à partir de là que j’ai commencé à m’intéresser à ce monde.
Il me semble que tu es formateur de métier. Peux-tu nous en dire plus ?
Oui, je suis formateur de métier pour un fournisseur d’accès Adsl et fibre optique depuis 2003. Nous sommes une équipe de 5 personnes et formons les nouveaux techniciens aux métiers de la hotline.
On voit que tu prends plaisir à faire des formations sur Blender, mais tu es également très compétent en matière de formation iPad, qui se rapproche plus de ton métier actuel ; ne regrettes-tu pas professionnellement de te restreindre à de la formation non-créative, plutôt que de faire de la 3D ton métier ? Est-ce une option qui est à l’étude pour toi ?
C’est bien un grand regret de ne pas travailler à plein temps dans la création. Dans un futur proche, j’aimerai réellement me consacrer pleinement à la création. Avec tuto.com, j’ai la chance de pouvoir générer des revenus avec ma passion, mais j’aimerai passer à la vitesse supérieure, je suis donc en train de réfléchir à la création de ma société.
Le nom de ta future société ? As-tu une date de sortie de prévue ? Plus d’infos sur les services que tu comptes proposer ?
Prestarts. Si tout va bien, l’activité devrait être en route pour octobre (je croise les doigts !). On va principalement proposer des services aux particuliers ou aux auto-entrepreneurs, qui seront notre principale cible. Il s’agira de prestations photo et vidéo (événement, mariage, etc.), de la prestations Web (mise en place d’une solution Web complète) ainsi que de formation en informatique, infographie, sans oublier un lien sur mes formations tuto.com, sous forme de catalogue. Bref pas mal de travail à l’horizon !
Tu es formateur certifié Blender ; as-tu un rôle particulier lors de la mise en place des bêta ?
Je ne suis pas du tout compétent en la matière.
Aurais-tu quelques exclus à nous dévoiler sur les prochaines versions ?
Je peux seulement vous dire qu’avec la version 2.64, il va y avoir du lourd, notamment dans l’animation de personnages.
Quelles sont tes relations avec la communauté Blender en France?
Quand j’ai commencé à utiliser Blender, je me suis rapidement rendu compte que la communauté .fr n’était franchement pas très présente, et je me suis dit qu’il y avait un truc à faire. En 2001, j’ai donc créé mon premier site “.fr” proposant des formations gratuites pour aider ceux qui voulaient se lancer. A force de retours de plus en plus positifs, mon site, Blenderfactory, est devenu une référence pour tout ceux qui souhaitaient découvrir Blender. D’autre part, j’’essaie de me montrer actif sur des forums comme “Blender Clan”, qui est la référence pour la communauté.
Pourrais-tu nous donner quelques sites de ressources pour Blender que tu apprécies particulièrement ?
Blendernation, Blenderguru, Blender-4d, Blendernews, Blendswap et je dois certainement en oublier…
On a souvent tendance à penser que les logiciels gratuits sont moins performants et efficaces que les logiciels payants. A ton avis, comment se place Blender par rapport aux logiciels de 3D payants ?
C’est une question qui va encore faire couler de l’encre ! Pour ma part, Blender n’a pas à rougir face aux gros logiciels du marché. Il est de plus en plus puissant, et intègre des fonctionnalités innovantes, qui sont plus faciles à mettre en œuvre que dans la plupart des logiciels, comme l’animation de personnages, les particules, le moteur de rendu performant, la modularité de l’interface, le sculptmode, etc. La philosophie de Blender, c’est créer en toute simplicité, avec une qualité pro.
Cela fait maintenant quelque temps que tu nous as rejoints ; peux-tu nous dresser un petit historique de ton partenariat avec Tuto.com ? Comment tu as découvert la plateforme, ce qui t’a donné envie de participer à l’aventure, ta première publication…
J’ai commencé mon aventure avec tuto.com en novembre 2009, en proposant des tutoriaux gratuits sur Blender, histoire de me faire connaître. J’ai découvert la plateforme grâce à emob, où je suis tombé sur la news annonçant l’arrivée du site (Weecast, à l’époque). Ce qui m’a fait passer le cap, c’est tout simplement la liberté donnée dans la création des tuto et le sérieux dans la validation de notre travail. Ma première publication à été un peu stressante…
Pourquoi stressante?
Tout simplement car on veut faire bonne impression pour être crédible et montrer en peu de temps notre savoir-faire. Il faut séduire rapidement pour continuer l’aventure, et c’est un véritable challenge.
Tu proposes bien souvent des tutoriels sur des créa très marquées et originales. Où puises-tu ton inspiration?
Ma première source est Google, bien entendu, sinon je puise aussi dans le site Deviantart, ainsi que “The paper robot”.
Ta vidéo favorite parmi tes 256 productions ?
C’est la modélisation de la guitare en 3D, car j’ai passé pas mal de temps à faire un objet le plus réaliste possible. Dans mon entourage, pas mal de personnes pensaient qu’il s’agissait d’une photo, j’ai donc gagné mon pari :-)
Combien de temps passes-tu en moyenne à la préparation et à l’enregistrement d’un tuto ?
Bien souvent, je ne prépare pas car je sais exactement ce que je veux dès le départ. Cependant, je n’hésite pas à prendre du temps en off sur des techniques qui demandent plus de clarté dans les explications. Cela devient ensuite un exercice naturel, donc je me lance. En moyenne, je passe d’une à trois heures par jour à faire de la 3D, afin d’avoir des sujets en avance pour tuto.com.
Es-tu satisfait de ton partenariat avec Tuto.com ? Humainement, infographiquement, financièrement ?
Oui, sans aucune hésitation, c’est une très bonne expérience à tout niveau. Une équipe dynamique, réactive et surtout humaine. J’ai eu la chance de rencontrer l’équipe cette année lors de la Creative Week Adobe, et le contact a été positif, j’ai passé une bonne journée. Vivement la prochaine rencontre !
Ta présence sur la plateforme t’a-t-elle ouvert des portes professionnellement ? As-tu décroché des contrats grâce à ta visibilité sur Tuto.com ?
Pas pour le moment, mais cela ne devrait pas tarder.
Que nous as-tu préparé pour les semaines à venir ? Du Blender, de l’iPad, ou vas-tu encore nous surprendre ?
Du Blender principalement, avec pas mal de tutoriaux basés sur le thème de la nature, l’arrivée de deux ateliers créatifs et ensuite une formation complète, qui est déjà en cours de préparation.
C’est le retour de notre rendez-vous mensuel « Fotolia Ten », avec un nouveau fichier .PSD à télécharger gratuitement pendant 24h. Ce fichier est signé de l’artiste français Takeshi (Emeric Trahand) dont vous pouvez découvrir l’interview dans la vidéo qui suit :