Vous avez envie de vous lancer dans la 3D mais vous ne savez pas vers quel logiciel vous tourner ? Vous aimeriez savoir celui qui correspondrait réellement à vos besoins ? 🤩

Avec nos nombreux utilisateurs sur Tuto.com et la diversité des tutoriels sur les différents softs 3D, on a eu envie d’interroger notre communauté. L’objectif était clair : parmi nos apprenants 3D (amateurs comme professionnels) nous souhaitions savoir quel logiciel 3D ils utilisaient dans leur projet.

Vous pourrez aussi découvrir dans cet article, les témoignages de 3 experts issus du monde de la 3D (également formateurs sur la plateforme) qui vous dévoilent leur soft 3D de prédilection et une liste de logiciels prometteurs qui ont retenu leur attention.

Alors quel est le meilleur logiciel 3D en 2019 ? 😉

« Et vous, quel est votre logiciel 3D favori ? »

Il y a quelques semaines, nous avons envoyé un questionnaire aux apprenants de Tuto.com. Nous avons ciblé parmi eux les infographistes 3D pro et amateurs. Nous leur avons demandé simplement quel était le logiciel 3D qu’ils utilisaient dans leurs projets 3D. Ce sondage a reçu 121 réponses.

> Comment utiliser à la perfection les logiciels 3D ? 

L’avis des experts

 

Romain Chauliac

« Pour commencer, il faut bien faire la différence entre 2 catégories de softs 3D. Le Logiciel 3D « Principal » et les logiciels 3D « Complémentaires ». Beaucoup de personnes parlent de ZBrush ou Houdini comme soft 3D. C’est faux ! Même s’il est possible de ne travailler qu’avec eux et de sortir des images, ils n’ont pas la capacité de supporter et couvrir TOUT un workflow 3D de A à Z de façon indépendante. Impossible d’animer, faire des VFX ou autre dans ZBrush par exemple.

On peut donc lister les principaux logiciels 3D : Maya, 3ds Max, Blender, Cinema4D et Modo. Ça n’en fait pas tant que ça au final !

Pour ma part, mon choix se tourne de façon évidente vers Maya qui est LE logiciel numéro 1 de façon incontestable. C’est l’un des plus anciens et donc tout premier logiciel 3D : avec 21 ans d’expérience (février 1998).

Il a rapidement été le standard dans les VFX lors des premiers besoins en effets numériques (Terminator 2, Jurrasic Parc, Star Wars etc…) Et il est toujours le logiciel le plus utilisé dans l’industrie (sans doute à 80% – mais ce chiffre n’est pas officiel, c’est juste une estimation perso). Les plus grands studios l’utilisent : ILM, Weta, MPC, Mikros, Framestore etc…

Il est aussi utilisé depuis quelques années dans le jeu vidéo (qui était historiquement principalement sous 3ds Max) : Square Enix, NaughtyDog etc…
Son équipe de développeurs est parmi les meilleures sur différents aspects : l’ancienne équipe de XSI pour les outils de modeling, SolidAngle avec Arnold pour le rendu, les anciens de FabricEngine et Naiad qui travaillent sur le nouveau moteur physique Bifrost etc…

Il est totalement GRATUIT à l’apprentissage grâce à la version étudiante. Vous pouvez donc l’utiliser gratuitement tant qu’aucun revenu n’est généré. Un fois en studio vous n’aurez pas non plus à vous soucier de la licence. La question du prix des licences n’est donc seulement à se poser pour les personnes ayant acquis un niveau 3D professionnel et souhaitant travailler en indépendant ou développer leur propre studio.

De façon plus personnelle, l’argument premier pour lequel j’ai choisi et je suis toujours très bien sur Maya, c’est le feeling ! Je le trouve extrêmement agréable à utiliser et sa philosophie de travail me correspond complètement. On sent également que leurs équipes préfèrent prendre le temps de développer de façon pro et robuste un outil plutôt que de faire la course aux nouveautés.

Je parle en tant que formateur depuis plus de 10 ans (et presque autant sur Maya) et je vois les différents profils de graphistes. L’un des gros soucis de Maya est qu’il a une image vieillissante, avec de vieux préjugés qui lui collent à la peau.

En plus de cela, les nouveaux apprenants en 3D ne prennent pas souvent le temps de bien se renseigner. « Maya c’est trop cher, c’est buggué, c’est compliqué« . Voilà la phrase typique que je retrouve le plus, et le soucis c’est qu’elle est simplement basée sur des « on dit » et non de vrais tests personnels.

Pour preuve ceux qui ont pris la peine ne serait-ce que de suivre le tutoriel gratuit Fuze00 et utiliser Maya 2 heures sont généralement immédiatement convaincus.


Gilles Pfeiffer

Pour être franc, aujourd’hui il est compliqué de conseiller un seul logiciel 3D vers lequel s’orienter !

Il y a 20 ans on avait un schéma assez clair car autour des logiciels 3D principaux qui étaient 3ds Max, Maya, Softimage, Lightwave. Il n’y avait pas grand-chose car on faisait quasiment tout dans un seul soft !

Aujourd’hui les logiciels majeurs à eux seuls ne suffisent plus et la plupart des workflows, qu’ils soient dédiés aux jeux vidéo, cinéma d’animation, VFX, design, architecture, ne mélangent pas loin d’une dizaine de logiciels pour créer une image, une animation ou un effet spécial…

On peut toutefois distinguer des leaders dans chacune des tâches à réaliser dans un graphisme 3D.

Le logiciel majeur aujourd’hui serait Maya pour pas mal de secteurs, surtout les VFX et le cinéma d’animation.

On peut cependant dire que, même s’il est moins populaire, 3ds Max continue d’être le logiciel le plus utilisé en jeu vidéo et en architecture/design… Cinema 4D lui continue de truster le podium grâce au Motion Design.

Et puis on va trouver des challengers qui sont toutefois de supers candidats au podium ; Houdini qui continue de creuser son trou dans les VFX mais qui est bloqué par une courbe d’apprentissage très ardue, et surtout Blender qui lui est le logiciel le plus complet du marché, capable de tout et bon dans tout et surtout gratuit ! Epic Games, les développeurs de Unreal Engine ont d’ailleurs promis 1.2 millions de dollars à la Blender Foundation pour les 3 prochaines années… C’est dire si les gros croient en ce logiciel eux aussi !

Mais à coté de tous ces logiciels, il y a un immense arbre de connexion avec des dizaines d’autres logiciels qui sont aujourd’hui incontournables dans la création 3D !
C’est impossible de ne pas citer ZBrush, le leader dans la sculpture numérique, pour la création des personnages mais aussi de décors naturels ou architecturaux.
La suite Substance avec Designer et Painter, passage obligé pour créer ses matériaux et textures. Depuis qu’ils font partie d’Adobe, il est évident qu’ils resteront longtemps leaders !
Et puis les logiciels de simulation comme Marvelous Designer pour les vêtements, RealFlow et Phoenix et même Houdini pour la fumée et les fluides, sont indispensables dans la création de VFX.

Les logiciels et bibliothèques de scan 3D comme Megascan ont aussi pas mal le vent en poupe dans tous les secteurs ; jeu video, archi, VFX !

Et puis ça peut paraître plutôt simple mais Photoshop et ses concurrents servent tous les jours pour traiter les images créées ou les textures…

Pour 2019 et 2020, en ce qui me concerne, je vais me concentrer sur un logiciel français qui commence à faire son trou en VFX, c’est Clarisse ! C’est un formidable outil de création de scènes complexes pour les décors ou pour le LookDev…
Et puis je vais peut-être enfin me mettre à Blender… Depuis le temps…


Alexandre Lerouge

Mon choix se porterait naturellement vers mon outil de travail, Houdini.

Ce n’est pas forcément le soft le plus logique à conseiller car il ne sera pas pour tout le monde. Mais, en 2019, qu’il s’agisse de VFX purs, de modélisation procédurale ou de motion design, Houdini prend une place de plus en plus importante et il devient de plus en plus incontournable.

Ce n’est pas pour rien que toute l’industrie VFX se tourne toujours plus vers lui et plus seulement pour des sfx purs (explosions, eau, destructions) mais tellement d’autres domaines. Je l’utilise ces temps-ci sur une production pour faire de l’environnement par exemple.

Il est toujours un peu difficile de parler de lui et l’expliquer à des gens qui ne sont pas familiers avec sa façon de travailler dite « nodale ». Mais c’est ce principe même de modularité qui le rend extrêmement puissant. J’aime à le voir comme une grande boîte de Lego avec lequel on construit des tas de choses avec ses briques.

C’est avant tout un logiciel technique plus que créatif, mais sa puissance et sa polyvalence sont à des années lumières de certains mastodontes très implantés dans les studio 3D comme Maya ou 3ds Max.

S’il ne sera clairement pas un outil de choix pour faire strictement de la modélisation ou de l’animation, il m’arrive sur certains projets à Mathematic de l’utiliser pour travailler un plan entier de manière autonome, de la mise en place jusqu’au rendu. D’autant que la plupart de tous les moteurs de rendus ont des plugins plus ou moins bien intégrés.

Et quitte à lui accoler un partenaire, là aussi pour sortir des habituels softs 3D, Blender semble rattraper énormément de retard. Lui qui m’a toujours un peu repoussé depuis ses débuts, commence sérieusement à me faire de l’œil.
Un futur concurrent a Maya a n’en pas douter…

 


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