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Update pour les apps video du Creative Cloud

Adobe Creative Cloud

L’annonce a été discrète et pourtant, Adobe vient de mettre à jour ses applications vidéo (on vous en avait déjà un peu parlé dans cet article). C’est plus de 150 nouveautés qui sont apparues ! Parmi les annonces principales on retrouve :

  • Direct Link entre Premiere Pro et Speedgrade (le logiciel d’étalonnage d’Adobe)
  • Support natif pour les fichiers 4k et UltraHD
  • Des nouveaux outils de masquage, le nouveau Mask Tracker dans After Effects et le support des masques multiples dans SpeedGrade
  • Des améliorations sur le flux de production, l’édition, le multicam ou encore le sous-titrage
  • L’application iPad Prelude Live Logger
  • La gestion du redimensionnement dans After Effects (comme dans Photoshop CC)
  • Des optimisations de performance
  • Sync settings pour Adobe Media Encoder

Si vous êtes un heureux possesseur d’une licence Creative Cloud, vous pouvez donc installer ces mises à jour !

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Raccourcis Premiere Pro (Mac et PC)

Après Photoshop et After Effects, voici un nouvel arrivage de raccourcis clavier. Pour Premiere Pro, cette fois ; version CS6 et CC, Mac ou PC ; bref, à chacun son kiff !
Et, pour encore plus de kiff, retrouvez, ici, au bout de cette phrase, gras de tuto et d’astuces sur Premiere Pro

Non, c’est vrai, aucun rapport avec Halloween, nous direz-vous. Ni aucune référence. Ou à peine.

N.B. Pour télécharger l’image : Clic image pour agrandir -> Clic droit ou Ctrl + clic -> Enregistrer l’image sous…

Raccourcis Premiere Pro Mac

Raccourcis Photoshop PC

Raccourcis Premiere Pro Pc

Raccourcis Premiere Pro PC

 

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MOOC – La place et le rôle de l’enseignant

Dossier MOOC Place et rôle de l'enseignant

Dossier MOOC – approche alternative.
Ce qui précède :
Part 1, Introduction et contexte
Part 2, Définition d’un MOOC
Part 3, Vers de nouvelles formes de pédagogies.

 

La place et le rôle de l’enseignant

Dans ces perspectives, on comprend aussi combien et comment la place et le rôle de l’enseignant peuvent s’en trouver considérablement modifiés. Il n’est plus seulement un transmetteur (selon le modèle pédagogique traditionnel) avec pour seule charge de diffuser un savoir à une assemblée d’apprenants-récepteurs passifs. C’est, avant tout, comme « médiateur » de cette masse toujours croissante de connaissances ouvertes et protéiformes, immédiatement et massivement accessibles, qu’il doit désormais se penser.

 

Les conditions nécessaires au développement de l’individu

Un transfert de compétences avec comme fonctions principales, à la fois, de faciliter les interactions entre participants/apprenants, de proposer un discours qui rend compte de cette multitude des flux d’informations et des publics, et de jouer un rôle de filtre et de mise à distance dans un monde interconnecté dont l’élaboration elle-même nécessite des esprits particulièrement armés et formés.

Il s’agit, à cet égard, d’organiser les conditions individuelles et collectives permettant de s’assurer l’acquisition effective des savoirs comme d’œuvrer à l’émancipation des individus ; dans le voir, l’être et l’agir. Et de fournir cette autonomie que ce nouveau contexte technologique semble largement commander ; celle-ci est non un attribut dont chacun serait naturellement doté mais, d’abord, une disposition intellectuelle qui dépend tout à la fois de facteurs économiques, sociaux, culturels, psychiques et historiques (bien que la réalité soit toujours beaucoup plus nuancée, il apparaît que les classes populaires privilégient souvent le conformisme à l’autonomie et l’esprit critique, pour leur part, valorisés par les classes moyennes et supérieures…). Il est donc nécessaire de mettre en place les conditions nécessaires au développement de l’individu. En gros, d’élever ; des ombres de l’ignorance vers la lumière de la connaissance, tel que Platon l’envisageait déjà dans son mythe de la caverne…

 

Un savoir spécifique et transversal

En fait, la place et le rôle de l’enseignant n’ont jamais été aussi importants. Ils impliquent, dès lors, de la part de celui-ci un savoir spécifique (celui du domaine enseigné) autant que transversal, contextualisé et sans cesse actualisé. Et ceci quelque soit le cadre d’apprentissage : décentralisé ou non. Très loin finalement du déclassement que certains semblent redouter, renvoyant parfois l’enseignant à un simple animateur de travaux pratiques ou que celui-ci ne soit qu’un membre de l’équipe parmi d’autres facteurs de réussite, comme le précise Remi Bachelet ; du moins si on entrevoit son rôle autrement qu’à l’intérieur du processus d’élaboration d’un MOOC. Car :
– soit l’enseignant participe à l’éclosion de nouvelles formes de pédagogies, rendu possible par le truchement des nouvelles technologies, et contribue à établir les bases d’un changement, inévitable, de civilisation (hypothèse optimiste !) ; telle que chaque technologie radicalement nouvelle et de rupture, Internet et celles qui l’ont précédé (révolution industrielle, notamment, et bientôt l’impression 3D (?)), reconfigure l’existant de façon irrémédiable,
– soit les MOOC sont aussi et d’abord envisagés dans cette pure logique productiviste et libérale où la technologie/technique n’a que pour principal objet de se substituer à l’humain (hypothèse beaucoup moins sympa) et qui veut que, précisément, ce dernier soit contraire, plus encore à l’heure des coupes budgétaires et autres exigences du capitalisme actionnarial, au bon fonctionnement et à la pérennité des sociétés (commerciales, et civiles dorénavant) alors même que cette logique entend s’instituer pour le bien de l’individu qui les constitue (ça sent un peu l’embrouille !),
– soit il ne se passera rien (hypothèse probable, à court terme..), et la grande majorité des enseignants de rester tranquillement vautrée sur ses acquis, captive de ses réflexes de pensée poussiéreux ; à l’agonie, jusqu’au renouvellement naturel de toute chose, et des générations !… Combien d’entre eux nous ont vraiment élevés ?

 

La construction sociale des savoirs

Il convient, par ailleurs, de nuancer, dans l’exaltation du débat MOOC (peu importe, ici, les intérêts qui la nourrissent), l’idée selon laquelle ce nouveau contexte technologique permettrait à chacun d’apprendre par soi-même sans une intervention extérieure délibérée, médiatisée et organisée ou de s’affranchir totalement de la relation enseignant-apprenant. D’une part, parce que, comme précédemment évoqué, il faut disposer déjà des repères et connaissances nécessaires pour être en mesure de s’orienter dans la somme de contenus disponibles ; d’autant plus important dans le développement psychique et intellectuel des plus jeunes. D’autre part, parce que de nombreux travaux confirment la thèse de Lev Vygotski sur l’importance des relations interpersonnelles dans le développement de la pensée, selon une dynamique de « devancement » [l’apprentissage devance toujours le développement] qui ne saurait avoir lieu d’elle-même sans la mise en place d’un dispositif réglé et directif d’apprentissage, porteur d’une certaine « discipline formelle ». Retour à l’état initial, donc… A croire, une nouvelle fois, que la vie ne serait qu’un éternel recommencement ! Seuls peut-être les moyens techniques en modifient sa tonalité…

Aussi, faisant écho aux conclusions de premières études menées sur les atouts incontestables que constitue la pédagogie inversée (voir : partie 3, vers de nouvelles formes pédagogiques), Vitaly Roubtsov (Institut de psychologie et pédagogie générale), qui s’intéresse à la construction sociale des savoirs [empiriques et théoriques], note notamment que 75% des élèves ayant travaillé en groupe trouvent la bonne réponse à un problème de physique posé, contre 20% de ceux ayant suivi un cours traditionnel. Et démontre à nouveau que la dimension sociale et, plus spécifiquement, les interactions enseignant-apprenants et apprenants-apprenants, représente un facteur décisif dans l’apprentissage.

 

Le statut de l’enseignant en question

Ceci étant, les MOOC posent, plus spécifiquement, de nombreuses interrogations d’ordre éthique, juridiques ou sociales quant à leur intégration dans le processus d’enseignement traditionnel et dans les multiples rôles de l’enseignant et de sa contribution à ces nouveaux dispositifs : créateur de cours, assistant sur la plate-forme du MOOC, accompagnement en présentiel (pédagogie inversée), coaching ou encore tutorat dans certains cas.

Les questions, en définitive, qui (re)surgissent inévitablement quand l’activité humaine se voit assujettie par l’autorité souveraine d’Internet. Parmi lesquelles, l’immuable question de la propriété intellectuelle ; celle du calcul du temps de service des enseignants (ceux-ci doit-il prendre en compte les heures réalisées dans la conception et l’animation d’un MOOC ou la diffusion effective des cours en vidéo) et de leur rétribution ; quelles formations, également, pour quelles compétences [techniques et pédagogiques] puisque les MOOC (et les technologies et pratiques spécifiques qui l’accompagnent) obligent nécessairement à occuper de nouvelles fonctions.

Pour l’heure, le temps consacré au MOOC, au sein d’un projet universitaire, est essentiellement bénévole ; comme cela semble être toujours le cas pour tout dispositif innovant.

À ces interrogations s’ajoute également celle de la réputation et du statut de l’enseignant ; autant que des universités elles-mêmes, dans ce nouveau contexte d’ouverture et d’inévitable concurrence (un point qui sera traité dans une prochaine partie).

 

Vers un changement institutionnel

En fait, la problématique est moins liée à l’imminente disparition des universités ou des enseignants qu’annoncent les prophéties les plus pessimistes des experts ès MOOC, qu’elle ne porte sur les stratégies et réorganisations institutionnelles à mettre en œuvre face à ces nouvelles ressources et possibilités technologiques.

En d’autres termes, la question est de savoir comment les MOOC peuvent être intégrés à l’activité habituelle des enseignants et dans quelle mesure ceux-ci permettent d’améliorer leur enseignement (contenu et forme des évaluations, structuration des cours, intérêt comparé des ressources pédagogiques mises à disposition des étudiants, l’interaction favorisée et autre vertus qu’offre la pédagogie inversée, etc.) ; comment aussi les établissement universitaires parviendront-ils à inclure les MOOC dans leurs programmes et offres de formations dispensées avec, pour l’apprenant, la possibilité d’obtenir tout ou une partie d’une certification (diplôme ou capitalisation de crédits), comme peut l’être déjà le dispositif de validation des acquis de l’expérience (VAE).

 

Beaucoup de questions sans réponse, ici ; on en convient…

 

Aller plus loin :

Lev Vygotski (1896-1934), Pensée et langage : http://www.scienceshumaines.com/lev-vygotski-1896-1934-pensee-et-langage_fr_9754.html

 

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PSD Alberto Seveso gratuit pour 24 h

PSD Alberto Seveso

Alberto Seveso, vous le connaissez certainement, puisqu’on lui doit le visuel des packagings d’Adobe Photoshop CS6 Extended. Il vous propose, dans le cadre de l’opération TEN Saison 2, un PSD gratuit pour 24h seulement. L’occasion unique de découvrir comment l’artiste travaille.

 

 

 

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Google Web Designer

Google Web Designer

Google Web Designer est un nouvel outil gratuit, de création de sites et d’animations en HTML5. Cet outil est avant tout pensé pour créer des bannières de pub animées, en HTML5 mais peut être utilisé également pour créer des animation ou même un site en HTML5. Tout ce qui est créé dans Google Web Designer est responsive (il s’adapte au support sur lequel le contenu est consulté). C’est un outil visuel, pas besoin donc d’être un développeur aguerri pour prendre en main l’outil, ce qui n’empêche pas que le code généré pourra être retouché à la « mimine » par la suite, si vous en avez l’envie et l’expérience.

Fonctionnalités de Google Webdesigner

  • 2 modes d’animation sont proposés : un basique (le Quick mode) et un plus avancé (Advanced Mode)
  • La 3D grâce aux capacités de CSS3
  • 2 modes de visualisation de votre travail, comme dans un Dreamweaver avec un code view et un design view
  • Des outils de dessins vectoriel.
  • Une publication de votre travail facilité par des modes d’export direct sur DoubleClick ou Admob (en ce qui concerne des projets de bannières pub)

Google Web Designer est donc ouvert publiquement en beta. L’outil se positionne d’ores et déjà comme un concurrent à la famille Edge de chez Adobe (outil qui a quand même un peu plus d’avance à ce jour).

A tester pour vous faire une idée (ou bien regarder les vidéos de Google Web Designer sur Youtube), l’application est compatible MAC (à partir de 10.7) et PC

Logo Google Web designer

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Premiere Elements 12

Premiere Elements 12

Premiere Elements 12 vient également de sortir (en même temps que Photoshop Elements 12).  Alors que retrouve t-on au niveau des modules de classement, montage, amélioration et partage ? Réponse : pas grand chose !

Les nouveautés de Premiere Elements 12

  • De même que pour Photoshop Elements 12, et grâce à la technologie de Ravel, vous pouvez désormais partager entre votre smartphone, tablette et ordinateur, tous vos films !
  • Les didacticiels embarqués vous permettent d’apprendre en pratiquant (ça risque de faire plaisir aux éditeurs de formations en vidéo ^^)
  • Côté optimisation, on retrouve de nouveaux effets, de nouvelles partitions musicales, un nouvel environnement de travail plus intuitif et une meilleure gestion du partage de vos vidéos.

Bon. Cette version me laisse un peu perplexe. On ressent de plus en plus que le produit est arrivé à une certaine maturité, du coup, dur dur de trouver des choses à rajouter. On aurait préféré un cycle de vie, un peu plus long pour donner une réelle légitimité au produit, surtout lorsqu’on voit le prix de la mise à jour : 81,18€ (à partir de Premiere Elements 11) et 98,40€ pour la version complète.

On devrait tout de même voir arriver quelques tuto ou formations consacrés à Premiere Elments 12, dans les prochaines semaines.

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Photoshop Elements 12

Photoshop Elements 12

Photoshop Elements 12 vient tout juste de sortir. Autant vous le dire tout de suite, ce n’est pas une version qui apporte une « révolution », comme vous allez pouvoir vous en rendre compte. On parlera plus de bonifications.

Les nouveautés de Photoshop Elements 12

  • Albums Mobiles : des photos toujours disponibles. Grâce aux albums mobiles, vous accédez depuis n’importe quel support (smartphone, tablette, ordinateur) à vos albums photos. Il semblerait que la techno s’apparente à celle de Ravel.
  • Déplacement basé sur le contenu : le « remplissage basé sur le contenu » de Photoshop est donc adapté au petit frère Photoshop Elments 12. A nos yeux c’est LA nouveauté pratique de cette version.
  • Des nouveaux effets, cadres et textures pour donner du caractère à vos images en quelques clics
  • Après le filtre anti yeux rouge, voici la correction automatique pour les yeux animaux (il fallait y penser ^^)
  • Le reste n’est qu’optimisation (interface, partage, didacticiel sembarqués, corrections automatiques améliorées…).

Côté tarif, comptez 98,40€ pour la version complète de Photoshop Elements 12, et 81,18€ pour une mise à jour à partir de Photoshop Elements 11(!). A noter la nouvelle compatibilité du produit avec les systèmes 64 bits (ce qui, au passage, sucre quelques fonctionnalités comme l’extraction magique, nouveauté de la version précédente).

On devrait voir arriver d’ici quelques jours les premiers tuto et formations consacrés à cette version de Photoshop Elements et également pour Premiere Elements 12.

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Interview de Valentin Tuil

interview-val

Tu viens de terminer tes études chez Artfx. Celles-ci s’achèvent sur « Atome », clip graphique et expressionniste. Quelles ont été, pour toi et les autres membres de l’équipe (Adrien Cappai, Chloé Mille), vos premières intentions dans ce projet et les grandes étapes de réalisation ? Quelles ont été tes références esthétiques ?

Nous avons, tout de suite, été d’accord sur ce que nous attendions du court métrage. Nous voulions réaliser un clip alliant prise de vue et intégration cg (intégration d’éléments 3D, ou plus généralement tout objet généré par ordinateur) nous permettant d’exploiter nos compétences respectives, à savoir : la prise de vue et le compositing pour moi et les dynamiques et fluides pour Chloé et Adrien.
Nous étions d’accord sur le fait que nous voulions réaliser un court graphique dynamique avec un lien fort entre l’image et le son. Le clip était le format parfait à nos yeux. C’était une prise de risque dans le sens où si esthétiquement ça ne fonctionnait pas, le film ne fonctionnerait pas… Mais c’est vraiment ce qu’on voulait faire ! C’était le premier court du genre à Artfx (beaucoup de simulations de fluides et de dynamiques) ; l’équipe pédagogique nous a vraiment fait confiance et aujourd’hui encore on les remercie !

Nos références étaient très larges, elles allaient du clip plus ou moins récent comme Splitting the atom de massive attack d’Edouard Salier à ceux de Tony Truand Datis , en passant par Fleur et Manu, Yoann Lemoine (Woodkid), etc…… Mais aussi de longs-métrages avec par exemple la scène d’intro de Snow white and the huntsman et tout un tas d’images récupérées au fur et à mesure de la phase de préprod !

clip atone Valentin Tuil

Les étapes de réalisation du film se résument globalement à : la préprod, le tournage et la postprod.

La preprod, qui est une phase essentielle à la conception d’un film ; Elle nous a pris un peu moins de 4 mois ; de septembre à mi-decembre très exactement. C’est durant cette période de preprod que nous développons le concept du film, tant sur le fond que sur la forme : scénario, découpage technique, planning, storyboard, moodpanels (références visuelles), animatique, feuilles de tournage… Tout cela pour savoir où l’on va, afin que le tournage et la post prod se déroulent sans problème. C’est une phase assez angoissante car on se pose un millions de questions sur comment faire ceci ou cela pour essayer de prévoir d’éventuels problèmes. En général, sur de “vraie” prod, les différentes étapes sont réparties entre de nombreuses personnes ; chacun ayant sa spécialité. Là nous étions trois pour tout faire ; jusqu’aux courses pour les repas durant le tournages !…

Le tournage, quand a lui, je pense que tout le monde sait à peu prés à quoi ça ressemble. Ce qu’il faut en retenir, toutefois, c’est que nous étions 13 sur le tournage avec pour chacun un rôle bien précis : réalisateur, superviseur FX, régisseur plateau, techniciens, script… C’était la seule façon de boucler tous les plans en si peu de temps ! C’était donc assez rigoureux, même si on s’est quand même bien marré…
Nous avons tourné tous les plans que nous souhaitions (même plus !). Et nous avons été très contents du résultat et avons donc pu attaqué la phase que nous attendions avec impatience : la post-production ! C’était pour nous trois un grand soulagement d’avoir terminé le tournage ; un gros poids en moins. Personnellement, à partir de ce jour là, 80% du stress que j’avais accumulé, ces six derniers mois, s’était envolé !

Nous avions un peu plus de 5 mois pour cette phase de post-production; Voilà comment elle s’est déroulée : Vaimiti Guesdon, une étudiante freelance, a modélisé la quasi totalité des éléments présents dans le film pendant qu’Adrien et Chloé ont commencé à travailler principalement sur les dynamiques (explosion des objets, simulation de fluides). En parallèle, je me suis occupé du dérushage, montage, tracking et layout.
Toutes ces étapes ont été réalisées simultanément afin de gagner un maximum de temps : lorsqu’une simulation de dynamique était terminée, nous l’importions dans la scène Maya que j’avais préparé durant la phase de layout (le layout consiste à recréer une modélisation plus ou moins basique de la scène afin de récupérer les interactions d’ombre sur les murs, par exemple, et de placer la caméra issue du tracking), puis la scène partait entre les mains de Chloé Mesnage, autre étudiante freelance, qui s’est occupée de 90% du rendu du film.
Une fois le plan rendu, je n’avais plus qu’à récupérer les passes sorties de Mental Ray (le moteur de rendu utilisé pour tout le film) et à m’attaquer au compositing et à l’étalonnage.

Voilà de manière très (trés) résumée comment s’est déroulée la post production du film. On peut également ajouter la création des HDRI d’après les photos prisent sur le tournage ou encore l’animation des plans. C’est Adrien et Chloé qui s’en sont occupés en parallèle de leurs simulations.

Je pense qu’on a, tous, appris énormément en 1 ans, et pas seulement techniquement…

atone-crew

Quels logiciels avez-vous utilisés ? Pourquoi ce choix ? A quoi, chacun, ont-ils servi ?

Pas mal de softs ! Mais voici la shopping list :

  • Photoshop, car peu importe la spécialité on doit toujours s’en servir à un moment ou un autre,
  • Premiere Pro, pour tout le montage,
  • Maya, pour tout ce qui était modélisation 3D, le texturing, l’animation et le layout,
  • Mudbox, pour affiner les modés ; c’est un logiciel assez intuitif,
  • DMM, le plugin Maya développé par Pixelux, pour l’explosion des objets,
  • Realflow, pour la simulation des fluides,
  • Nuke 7, pour le compositing et le tracking (grâce à Camera Tracker),
  • SynthEyes, pour le tracking de certains plans
  • After Effects, pour les particules de poussière, l’étalonnage et le finishing.

Le choix de ces logiciels est simple : ce sont majoritairement les logiciels les plus utilisés dans les studios de post production, que ce soit en France ou à l’étranger. L’école a, d’ailleurs, conclu des partenariats très fort avec plusieurs développeurs tels que The Foundry, Solid Angle, Video Copilot ou Pixelux par exemple.

Quelles étapes as-tu pris en charge ? Quels ont été tes principaux défis ?

J’étais responsable du projet, de la direction photo, du montage, du tracking, du layout, du compositing et de l’étalonnage.
Les défis étaient nombreux sur ce film, à commencer par le tournage, dans la mesure où notre film était très axé prise de vu live. Nous avons tourné mi-décembre. Autant dire que les journées étaient très courtes et qu’il faisait très (très !) froid !
Nous nous levions très tôt pour optimiser nos journées car vers 16h30 / 17h, la lumière n’était plus suffisante ! Nous avions une centaine de plans à tourner en 4 jours, ce qui était relativement intense. J’en profite pour remercier tout le “lustucrew” (les treize personnes du tournage : dix élèves de la promo et deux professeurs venus nous aider durant tout le tournage) qui s’est donné durant ces quatre jours. C’était une superbe expérience ! Je réalise beaucoup depuis quelques années mais c’était, pour nous trois, notre premier tournage de cette ampleur !

Les simulations de dynamique et fluide étaient un autre gros challenge à relever, mais Chloé et Adrien s’en sont très bien sortis. A aucun moment, nous n’avons dû revoir nos exigences à la baisse.

Pour ma part, en tant que Digital Compositor, ce projet était très enrichissant car j’ai dû toucher à tout ; des tâches purement techniques comme la rotoscopie ou la projection 3D à des choses qui demandaient un œil un peu plus “créatif” comme le compositing de passes, le relight ou l’étalonnage.

Pour voir le making of, c’est par là !

atone-lustucrew

Tes tuto montraient déjà ton intérêt pour le compositing. Quels bénéfices ton expérience en tant que contributeur t’a t-elle apportée ? Envisages-tu de la renouveler ?

Le fait de contribuer sur tuto.com apporte un vrai recule sur soi et sur ses compétences. C’est toujours très agréable d’avoir des retours positifs et je suis ravi lorsque je reçois des mails de personnes me posant des questions et voulant approfondir un peu plus les choses. Je pense que c’est ce que j’aime dans ce métier : pouvoir transmettre, partager ses tips, rencontrer de nouvelles personnes aussi passionnées que toi et j’espère qu’un jour, en parallèle de mon travail, j’aurais la chance de pouvoir enseigner face à une classe.

J’ai eu très peu de temps cette année pour contribuer. Mon dernier tuto remonte à l’année dernière, mais je compte sérieusement poster de nouveaux tuto sous peu ! En un an, j’ai pas mal évolué et appris pleins de tips qui pourraient, j’en suis sûr, servir à beaucoup…

Ton dernier tuto, par ailleurs, portait sur Nuke, plutôt qu’After Effects, auquel tu avais consacré les précédents. Cela s’inscrit-il dans un choix de carrière ? Ou simplement l’envie de partager de nouvelles connaissances ?

Nuke est un logiciel que j’utilise quotidiennement et qui s’est imposé ces dernières années comme la référence du compositing dans les studios. Cependant c’est un logiciel un peu déroutant au premier abord et il existe très peu de tuto sur le net ; encore moins en français.
Je me suis dis qu’il y avait peut être un public demandeur de tuto Nuke en français et un peu plus “artistiques” que la théorie des espaces colorimétriques ou les modes de fusion… Les tuto Nuke restent relativement fermés au grand public. Et je ne me suis pas trompé. Même si, proportionnellement, j’ai vendu plus de tuto sous After Effects, j’ai reçus beaucoup de mails de personnes souhaitant en apprendre plus. C’est très encourageant !
Je vais donc continuer à proposer des tutos sous Nuke, et bien évidemment After Effects !

Pour voir les tuto de Valentin Tuil, c’est par ici.

Les Oscars 2013 (Bill Westenhofer, le directeur des effets spéciaux chez Rythm & Hues, interrompu au moment d’évoquer les difficultés du milieu, Ang Lee qui manque de remercier le travail exemplaire réalisé en VFX alors que son Odyssée de Pi en est essentiellement constitué) ont fait apparaître un secteur en crise voire un certain mépris pour les artistes VFX. Aussi, comment entrevois-tu ton arrivée dans le métier ?

Je pense que notre milieu souffre d’un problème majeur : le manque de reconnaissance du grand public. Clairement, les gens n’ont pas la moindre idée de la manière dont on réalise une image et je pense que la grande majorité d’entre eux s’en contrefichent. Nous sommes, de toute façon, arrivés à un tel stade de photoréalisme que plus personne, aujourd’hui, ne se doute que des centaines de gens ont passé des nuits blanches pour créer entièrement le tigre de l’Odyssée de Pi ou même, sans aller dans le fantastique, effacer les jambes de Marion Cotillar dans De rouille et d’os.
C’est un peu le paradoxe de ce métier ; plus réaliste est ton travail, moins les gens se doute que tu as travaillé.

Après (et ce n’est que mon avis de jeune qui démarre), même si tout n’est pas parfait, nous ne sommes pas à plaindre non plus. Passer ses journées avec des collègues passionnés, amis pour la plupart, à travailler sur des plans qui seront probablement vus par des milliers de personnes, ça reste quelque chose d’exceptionnel ! Maintenant, une chose est sûr, c’est qu’il faut être passionné et ne pas avoir peur de finir tard…

valentin-tuil

As-tu, par ailleurs, constaté une évolution du métier SFX depuis tes débuts chez Artfx ? Ta vision et ton approche ont-elles été modifiées ?

Bien qu’au cours de nos études chez Artfx nous étions tous à l’affût des moindres infos, difficile de parler de l’évolution de notre milieu ces dernières années ; j’arrive à peine sur le marché du travail. Je ne sais pas vraiment quelles étaient les conditions avant. Mais mon entourage professionnel m’a confirmé, de nombreuses fois, que c’est de plus en plus compliqué ; il faut toujours faire mieux, plus vite et pour moins cher.
J’ai toujours été passionné par ce milieu. Bien que j’ai conscience des mauvais cotés, je ne compte pas changer pour autant…

Quelle est la suite : orientation de carrière, spécialisation, quelques projets ?

J’ai eu l’opportunité d’intégrer le studio Nightshift un peu plus d’une semaine après notre jury de fin d’année. C’est assez fou, la vitesse avec laquelle les choses se sont déroulées. Aujourd’hui encore je n’en reviens pas, d’autant plus que je ne suis pas un cas à part, loin de là. La quasi totalité des étudiants de ma promo a trouvé du travail en France ou à l’étranger. Je pense que c’est réellement la force d’Artfx, une école très pro, qui se remet tout le temps en question afin d’améliorer son enseignement face aux évolutions du métier. De plus, la relation studio / école est très forte. Artfx a réussi, en très peu de temps, à se forger un nom et à devenir une référence dans le milieu.

En ce qui concerne mes projets, rien de très significatifs ; quelques projets professionnels en cours, dans le sport et la musique principalement. En revanche, j’ai terminé, il y a quelque mois, un projet personnel/pro qui me tient particulièrement à cœur : le DVD « WOLFPACK » dédié au roller agressif. J’ai pris en charge l’ensemble du projet, de la prise de vue et montage, en passant par le compositing et le color grading, jusqu’à l’authoring du DVD. On y voit notamment la deuxième team de la marque française ARCENA créée par Mourad Leuchi.

DVD roller wolfpack Valentin Tuil

Pour l’anecdote, c’est grâce au roller que j’en suis là actuellement. J’ai commencé à filmer nos « figures » avec la caméra de papa, il y a dix ans, et je ne me suis jamais arrêté. Comme quoi, ça ne tient à pas grand chose de trouver sa voie !…

J’aimerais, d’ailleurs, pouvoir continuer à réaliser en parallèle de mon travail de Digital Compositor. Après, même si j’adore ce milieu, il faut aussi savoir relâcher de temps en temps. Et j’espère bien pouvoir consacrer à ma copine, ma famille et mes amis tout le temps que je n’ai pas pu leur accorder durant ces 3 années d’études !

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