Rencontrez aujourd’hui Angélique, notre apprenante qui a harmonieusement fusionné ses talents d’artiste peintre avec une nouvelle passion pour le design graphique. Dans cette interview, elle partage son parcours inspirant, marqué par le courage et la créativité, offrant des leçons précieuses pour ceux qui aspirent à un changement de carrière. Découvrez comment elle a surmonté les défis et transformé sa passion en profession, un récit qui motive et guide ceux qui hésitent à suivre leur propre voie créative.

Bonjour Angélique. Tu es passée de professeure et artiste peintre à une apprenante en Design Graphique. Qu’est-ce qui a été le déclencheur pour ce changement de cap ? Et peux-tu nous retracer ton parcours professionnel en quelques lignes ?

Bonjour Sophie,

J’ai toujours dessiné et été attiré par les métiers créatifs et artistiques d’aussi loin que je me souvienne. Mais comme beaucoup, les métiers artistiques n’étaient pas les voies idéales du point de vue de mes parents. Ce n’était pas perçu comme un « vrai » métier stable et rassurant de leur point de vue.

J’ai donc suivi des études de biochimie qui me plaisaient aussi et bien mieux perçues … Puis, plus tard ayant déménagé dans le sud, je me suis retrouvée face à une absence d’offres professionnelles dans ce domaine malgré de nombreuses recherches sur un bassin géographique très élargi.

J’ai donc entamée ma première reconversion professionnelle en devenant professeure des écoles. Mais cette envie de créer ne m’a jamais quittée, d’abord en « simple » passion à côté de mon emploi, tout y passe : couture, création de bijoux, activités manuelles diverses et variées pour finalement revenir à ma passion première, le dessin puis à la peinture.

En 2019 j’ai finalement décidé de transformer cette passion en activité complémentaire en devenant artiste peintre professionnelle. Je cumule alors professeure des écoles et artiste. Et puis il y a des temps dans la vie, où des évènements imprévus nous poussent parfois brutalement à prendre un temps de pause, à prendre du recul, à revenir à l’essentiel, à l’important, nous forçant alors à faire un bilan, à nous retourner sur ce que nous avons fait jusque là et à réécouter cette petite voix intérieure oubliées depuis des années. C’est à cette occasion que j’ai pris conscience que je m’étais éloignée de ce qui me tenait vraiment à cœur et qu’au fond je m’éteignais petit à petit intérieurement. Et que même si j’avais adorais exercer le métier de prof que je faisais avec beaucoup de passion et d’investissement, je devais partir.

J’ai alors pris la décision de quitter définitivement l’Education Nationale. Et ainsi tenter, d’oser suivre mes rêves pour ne pas avoir à me poser la question plus tard « et si j’avais tenté ? … ». Je suis donc maintenant graphiste freelance ET artiste peintre. Je ne sais pas où ça va me mener …

Folie ou courage, chacun aura son opinion. Mais pour moi, quelque soit ce que me réserve l’avenir, j’aurai la satisfaction d’avoir donné une chance à mes rêves et ça, ça n’a pas de prix. 😍🥰

Avant cette formation, les logiciels Adobe étaient de nouveaux territoires pour toi. Comment s’est passée ta première rencontre avec ces outils ? Y a-t-il eu des moments où tu as senti une montagne devant toi ?

Effectivement nouveaux territoires complets ! J’avais juste un peu utilisé Gimp, Krita et Inskape auparavant.

J’ai la chance d’adorer apprendre de nouvelles choses, d’avoir une curiosité très développée et d’aimer relever les défis. Cela m’a beaucoup aidé ! On ne va pas se mentir ce fût un gros morceau, d’ingurgiter ces nouveaux logiciels. Je passais des heures à travailler, à suivre les vidéos, prendre des notes et appliquer les nouvelles connaissances acquises. Mais c’est exactement ce que je recherchais ! Je voulais une formation riche et complète tant en théorie qu’en pratique et j’ai été servie !

J’ai adoré suivre cette formation et découvrir toutes ces nouvelles connaissances et acquérir ces nouvelles et nombreuses compétences. Mais soyons clair il ne faut pas se fier au temps annoncé dans la formation on est bien au-delà en terme de temps réellement passé. Et c’est là que parfois je me sentais submergée car je voyais le temps passer, la date de fin arriver et le pourcentage de formation ne pas avancer aussi vite que je le souhaitais. En effet je m’étais basée sur les heures annoncées pour programmer mes avancées or on en était loin car les heures annoncées sont les durées des vidéos + le projet pro, mais cela ne prend pas en compte le temps d’application nécessaires à tout apprentissage efficace.

Parlons de ton projet sur la charte graphique d’Otaoik. Tu as obtenu les félicitations de la part de tes mentors. Quel a été ton processus créatif pour aboutir à un tel résultat ?

J’étais partie sur 2 idées très différentes l’une de l’autre. Elles avaient toutes les deux un lien avec la marque OTAOIK qui est le nom de marque de mon activité de graphiste, mais les deux avaient pour racine des valeurs différentes de la marque. Les deux avaient un rendu très différent et ne reflétaient pas les mêmes choses.

Damien m’a été d’une grande aide, un très bon guide pour m’aider à faire le tri et clarifier mes idées. Tout est devenu plus clair, et j’ai pu alors faire un choix conscient et développer ce choix à fond pour arriver au résultat final.

Mon processus fût :

  1. Réflexion et analyses. Déterminer les valeurs et la mission de la marque
    Pour commencer, il y a eu toute une réflexion sur les missions et la vision de ma marque. Et également sur le public cible. Puis j’ai fait un brainstorming pour faire ressortir les idées liées à ces valeurs et les développer plus loin.
  2. Phase de recherches. J’ai créé un tableau d’inspiration lexicale et graphique, ainsi qu’un moodboard. Ce qui sera mon fil rouge tout au long de la création. Ensuite j’ai approfondi mes recherches sur les formes, les symboles, les couleurs, les typos pour trouver ceux en adéquation avec mes valeurs et qui transmettraient le plus efficacement mon message.
  3. Phase de création. J’ai commencé les recherches graphiques en dessinant les idées de logo à la main, sur un carnet puis une fois les grosses lignes fixées je suis passée sur Illustrator. Il a connu plusieurs modifications, affinages tout au long du processus avant d’acquérir sa forme définitive.
    Création des différentes déclinaisons de ce logo, de la palette de couleurs, y compris des éco-couleurs, le système de typos incluant la notion d’accessibilité, des éléments graphiques. Ce qui a abouti à la création de l’identité visuelle complète. Avec la création des collatéraux print et web : carte de visite, flyers, template de courrier, flocage de véhicule, design simple du site internet, template pour les réseaux sociaux.
  4. Phase de rédaction. Tout ce travail m’a permis, ensuite, de construire une charte graphique complète et détaillée qui reflète toutes les valeurs de ma marque.
    Quelle surprise d’avoir eu ces félicitations, cela a donné du sens à tout le travail fourni !

Voici un petit aperçu de la charte graphique réalisée par Angélique.

Kevin et Damien ont salué ta méthodologie. Peux-tu nous donner un aperçu de ta routine ou de tes astuces qui t’ont aidée à avancer sereinement ?

Je m’étais fixée un pourcentage d’avancement (ou un nombre d’heure de formation) par jour . Assez rapidement je me suis rendue compte que je devais diminuer le rythme fixé au départ car il ne prenait pas en compte les temps de manipulation qui s’ajoutaient au temps de visionnage des vidéos et pourtant nécessaires à l’apprentissage.

Avec les temps de manipulation cela doublait le temps estimé.
3h de vidéos sur le site c’est en fait : 3h de vidéos + 3h de manip (au minimum) cela fait 6h de travail effectifs (et c’est sans compter les arrêts, nombreux des vidéos, le temps de prendre des notes…) Parfois j’accélérais un peu la vitesse de visionnage des vidéos quand c’était possible et que cela restait compréhensible, cela demandait beaucoup d’attention et de rapidité dans la prise de note, mais me permettait de gagner un peu de temps pour la mise en application ensuite sur les logiciels.

Pour tenir dans le temps, je m’étais imposée une routine quotidienne de formation. Et si il y avait un imprévu je rattrapais les jours ou semaines suivantes. Ce qui m’a fallut parfois des semaines très chargées. Mais j’essayais le plus possible de m’y tenir. Avec cette routine, j’avais pris le rythme, le tout c’était de ne pas louper trop de jours au risque de casser cette routine de travail.
Comme je suis curieuse, que j’aime apprendre de nouvelles choses, et que la volonté de devenir graphiste était très forte, cela m’a aidé à rester motivée. Garder mon « pourquoi » en tête (pourquoi j’ai commencé cette formation ? que va-t’elle me permettre de réaliser ? Pourquoi me tient-elle tant à cœur ?…) a été une bonne façon et une bonne raison de rester motivée tout au long de la formation.

En tant qu’artiste peintre, comment as-tu ressenti la transition entre la toile physique et l’écran numérique ? Y a-t-il des compétences que tu as pu transférer ?

La manière d’appréhender les choses est très différente entre la toile physique et l’écran numérique. Le support et la finalité de l’une et l’autre de ces disciplines ne sont foncièrement pas les mêmes. Elles vont donc être traitées différemment et vont demander des compétences et des techniques différentes et spécifiques à chacune.

Afin de mieux préparer la transition, j’avais investi rapidement dans une tablette graphique sensible à la pression pour mieux faire la transition et garder l’aisance du crayon / stylet. Mais en vrai, ce n’est pas indispensable. La tablette apporte un certain confort cela dit cela dépend de ce qu’on créé. On en aura davantage besoin pour une illustration ou un rendu crayonné alors qu’on peut largement s’en passer pour la création d’un logo et d’une identité visuelle.

Certaines compétences m’ont servi dans un sens comme dans l’autre. Par exemple, je maîtrisais déjà le travail des couleurs en peinture ainsi que le sens de la composition ce qui me sert en graphisme.
Le fait de savoir dessiner par contre ne pas forcément aidé… je dirais même que c’est le contraire ! Quand je dessine ou peins j’ai tendance à mettre de nombreux détails, des effets, des dégradés, à remplir la toile… alors qu’en graphisme il faut aller vers la simplicité et l’efficacité « less is more » et ça c’est un véritable défi pour moi !

Damien m’a été d’une grande aide ! Je repense constamment aux précieux conseils qu’il m’a donné pour m’aider à éliminer le superflu de mes créations et à aller à l’essentiel. J’ai appris aussi l’importance du vide.

Et finalement toutes ces prises de conscience ont un impact non négligeable sur ma façon d’appréhender et de penser mes peintures traditionnelles.

Le graphisme quant à lui, me sert beaucoup dans la gestion de mon activité professionnelle de peintre. Par exemple, je me suis rendue compte que j’avais cumulé beaucoup d’erreurs (par ignorance) dans la construction de mon logo d’artiste que j’avais fait il y quelques années : le manque de déclinaison, l’absence de lien avec les valeurs et la mission de cette activité, l’ignorance du public cible et j’en passe… En m’appuyant sur mes nouvelles compétences et connaissances, j’ai donc refait mon logo (et ses déclinaisons) et ma charte graphique complète.

Plus récemment j’ai créé un portfolio artistique de plus de 36 pages (en version numérique et en version imprimable) avec tout le travail de retouches photos en amont, la conversion des profils colorimétriques, la mise en page à partir de grilles, la hiérarchisation des textes et des photos… en gardant toujours en tête les préceptes du graphisme et le but final d’un tel support. Le résultat est perçu comme très professionnel par ceux qui le consultent. Et ce travail n’aurait pas été possible sans la formation de graphiste et tout ce que j’y ai appris.

Conclusion : La peinture permet des choses que le digital ne permet pas et le digital permet des choses que la peinture traditionnelle ne permet pas. Un nouveau monde de création s’ouvre à moi ! C’est pourquoi j’ai décidé d’enchaîner avec la formation de digital painter de tuto.com afin d’approfondir l’illustration numérique et ses nombreuses et impressionnantes possibilités. 🙌

PS : on parle du ctrl+Z , du zoom et de la fonction de calques séparés qui sont juste magiques ?! Et qu’on apprécierait vraiment en peinture traditionnelle ? 😁

Voici un projet professionnel réalisé par Angélique à l’issue de sa formation en design graphique.

Après cette formation en design graphique, tu as choisi de te plonger dans le digital painting. Penses-tu que cette nouvelle compétence influencera ton style ou ta méthode de travail en tant que graphiste ?

Pour l’instant je vois le graphisme et le digital painting comme deux domaines bien distincts et complémentaires. Le digital painting sera une corde supplémentaire à mon arc. À priori je pense que la peinture digitale aura surtout des effets sur ma façon d’appréhender la peinture traditionnelle et vice versa.

Cela dit, une chose est sûre : cela va me permettre d’alimenter et de pousser encore plus loin ma créativité dans les deux domaines que sont le graphisme et le digital painting. 🤩

Comment vois-tu l’avenir ? Des projets passionnants à l’horizon où tu pourrais fusionner tes talents d’artiste peintre et de graphiste ?

J’ai encore du mal à me projeter, je commence à peine à expérimenter la fusion de ces 2 mondes créatifs. Mais cette combinaison devrait me permettre de repousser les limites de ma créativité et de bénéficier d’une palette d’expression artistique infinie !

Je pense que les visuels qui découleront de cette fusion pourront être aussi bien utilisés pour des projets artistiques personnels que pour des commandes professionnelles nécessitant à la fois une identité visuelle percutante et une touche artistique unique. 😉

Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui hésite encore à se lancer dans une formation 100% en ligne sur Tuto.com ?

Si cette personne sait s’autogérer, s’autodiscipliner, s’automotiver et qu’elle veut suivre une formation riche, bien fournie alliant les notions théoriques et la maîtrise des logiciels, elle est à la bonne adresse !

Le monde du graphisme freelance est très compétitif. Comment comptes-tu te démarquer et laisser une empreinte durable ?

C’est un véritable défi c’est vrai. Je n’ai pas (encore) trouver la recette. Cela va être un travail de longue haleine et je fais de mon mieux chaque jour pour mettre en place les actions suivantes qui me semblent prioritaires : développer mon style, ma touche personnelle, mon identité artistico-graphique, alimenter mon portfolio, me former en continu, alimenter mes réseaux sociaux et aussi développer un réseau local, mettre en place un workflow carré pour accompagner le client tout au long de notre collaboration et l’améliorer sans cesse pour une expérience client mémorable et ainsi profiter du bouche à oreille si précieux.

Toujours garder l’humain au cœur de la collaboration, c’est une de mes priorités. 🙏


Merci Angélique pour ton retour d’expérience sincère et ce partage inspirant. Vous pouvez retrouver son univers artistique et ses dernières créations sur Instagram @angel.like.art pour la partie peinture et @otaoik pour la partie graphisme. 🙂

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