Passionné de jeux vidéo depuis toujours, Viktor Tounissoux a su transformer sa carrière, passant du métier de coiffeur à celui d’artiste 3D spécialisé en textures et matériaux. Avec sa formation 3D en poche de chez Tuto.com et grâce à son travail acharné, il a relevé des défis ambitieux et a remporté une reconnaissance internationale aux Rookies Awards. 🏆 Dans cette interview, il nous dévoile son parcours inspirant, ses projets futurs et adresse un message à ses recruteurs potentiels. Découvrez l’histoire d’un créatif déterminé, prêt à rejoindre une équipe pour marquer l’industrie du jeu vidéo ! 💪
Salut Viktor ! Pour commencer, pourrais-tu retracer en quelques lignes ton parcours professionnel pour nos lecteurs ?
Salut Sophie ^^ !
Alors à l’origine, je suis coiffeur et j’ai travaillé environ 8 ans dans différents salons.
Entre 2019 et 2020 j’ai eu de gros changements au niveau de ma vie personnelle, alors je me suis dit « tant qu’à faire autant tout revoir », c’est à ce moment-là que j’ai enfin sauté le pas de la reconversion.
J’ai toujours été passionné et intéressé par les jeux vidéo et leurs développements. Déjà au collège, avec un groupe d’ami.e.s, on faisait des jeux sur RPG Maker et moi, je faisais le pixel art, mais il ne me reste plus rien de cette époque. 😅
Alors je me suis naturellement tourné de ce côté et à ce moment-là j’avais démarré avec votre formation de Digital Painter en pensant vouloir aller en Concept Art. Par ce démarrage, j’ai voulu ajouter la 3D au workflow 2D pour aller plus vite. J’ai donc décidé de me concentrer sur la 3D en création d’environnements, puis d’apprendre et de comprendre la modélisation et le workflow Game Art par le biais d’un projet de création de Studio de Jeux Vidéo indépendant avec des collègues, qui n’a malheureusement pas abouti par manque de moyens financiers.
Même après l’arrêt de ce projet, j’ai continué à me former et de fil en aiguille de me spécialiser en Textures et Matériaux.
Tu as suivi notre parcours Maya il y a quelques mois. Qu’est-ce qui t’a poussé à choisir cette formation en ligne, surtout après avoir déjà travaillé sur Blender ?
J’ai fait ce choix, car on m’a toujours conseillé de maîtriser au moins un des logiciels de modélisation utilisés dans les studios. Bien que 3ds Max semble plutôt majoritaire, j’ai quand même fait le choix de Maya.
Bien que j’ai l’impression que Blender s’intègre de plus en plus dans le workflow 3D des studios. 🙂
Comment s’est passée ta transition de Blender à Maya ? As-tu eu des moments de doutes ou c’était plutôt fluide ?
Alors je n’ai pas eu de moment de doute, parce que c’est toujours intéressant d’apprendre un nouveau logiciel. Je crois que la transition a été plutôt fluide, principalement parce que je n’avais pas touché à Blender depuis longtemps. ^^
À cette période j’étais beaucoup sur Substance Designer, j’avais même fait mon 1er Art Test suite à une candidature qui n’a finalement pas donnée suite, ce qui m’avait amené à prendre un Mentorship quelques mois après pour me perfectionner en création de texture procédurale. J’étais donc essentiellement sur Substance Designer en commençant la formation.
On sait que Maya peut parfois sembler un peu intimidant au début. Y a-t-il un aspect du logiciel qui t’a particulièrement donné du fil à retordre, ou au contraire, un truc que tu as adoré découvrir ?
Le logiciel ne m’a pas paru si intimidant, je crois que ce qui m’a donné le plus de fil à retordre, c’est le rigg en particulier la partie du skinning. C’est un module que j’attendais et que j’avais vraiment envie de découvrir, alors j’ai plusieurs fois recommencé pour faire les choses au maximum. 😀
J’ai beaucoup aimé la découverte du Node Editor de Maya. Le Node Editor est une sorte de visual scripting, c’est comme un tableau où tu peux relier des « blocs »(node) qui représentent des objets, des matériaux ou des effets, pour créer des interactions dans ta scène 3D, sans avoir besoin de programmer. Je l’ai souvent utilisé pour enlever des choses que j’avais faites et validées sur mes modélisations et que je ne pouvais plus revenir en arrière, alors je cherchais le bon node que je supprimais et je ré-assemblais le graphique tel qu’il devait être sans lui. Je ne sais pas si c’est vraiment propre comme façon de faire, mais ça m’a souvent sauvé la vie à moindre coup sur mon travail. ^^
Dans le cadre de ton parcours, tu as travaillé sur un super projet de robot en 3D. Peux-tu nous raconter un peu comment tu as abordé ce projet, de l’idée de départ au rendu final ?
Au départ, j’avais un projet beaucoup trop ambitieux pour ma fin de formation, j’en avais même parlé à mon mentor, Gilles Pfeiffer.
Je m’étais tellement prévu de choses en dehors de la formation et pendant la formation que je me suis ravisé et j’ai cherché d’autres idées pour être sûr de mener à bien le projet avec le temps qui m’était alloué pour celui-ci.
C’est là ou j’ai trouvé le concept de ce robot/tourelle où il était illustré avec 2 formes (rangées et déployées) ce qui m’a permis de me projeter sur un projet incluant le rigg et un petit morceau, simple, d’animation.
On a vu que tu as obtenu une belle note de ton mentor Gilles Pfeiffer. Quels ont été les retours les plus marquants de sa part, et comment as-tu intégré ses conseils dans ton travail ?
Les retours et conseils de Gilles ont toujours été supers intéressants !
Ça arrivait souvent de dépasser un peu en vocal, majoritairement lié à tout ce qui est confiance en soi et/ou des conseils aux niveaux professionnel du type comment voir et aborder la suite, mentalement ou professionnellement. 🙏
Ce ne sont pas vraiment des conseils qui s’intègrent à mon travail, comme des conseils techniques, mais c’est quelque chose auquel je pense souvent et que j’essaie de respecter ou suivre pour avoir un meilleur état d’esprit de travail.
Tu as terminé ta formation il y a environ quatre mois. Avec un peu de recul, qu’est-ce que cette formation t’a apporté de plus précieux, que ce soit en termes de compétences techniques ou de confiance en toi ?
La formation m’a clairement apporté de nombreuses opportunités, à commencer par l’apprentissage d’un autre logiciel et d’un nouveau workflow, en l’occurrence celui du formateur, lié aux tutoriels de chaque module. Selon les cas, je les ai suivis de manière plus ou moins approfondie, car j’aime toujours essayer de trouver des solutions par moi-même.
Ce nouveau workflow, notamment en modélisation hard surface, m’a permis de lâcher prise sur certains aspects et de renforcer certaines de mes compétences, tout en en développant de nouvelles.
Cela m’a aussi donné plus de confiance dans l’exécution de ces compétences.
Cependant, le lâcher-prise reste un défi pour moi. Étant perfectionniste, c’est parfois un exercice compliqué.
Félicitations pour ton prix international aux Rookies Awards ! Peux-tu nous parler de ce que tu as présenté pour ce concours et en quoi il consiste ?
Alors déjà, merci beaucoup !
J’ai présenté mon portfolio le plus récent à ce moment-là, avec les pièces qui me semblaient les plus intéressantes vis-à-vis de mon profil, et ce, sur quoi j’aimerais trouver un emploi, donc principalement des travaux de matériaux ou « Substance », ce qui montre donc ma spécialisation sur le logiciel Substance Designer.
Voici un extrait du portfolio en rewards de Viktor Tounissoux. Vous pouvez découvrir l’intégralité ici sur le site The Rookies.
Le concours a lieu tous les ans et il consiste à faire concourir les portfolios, projets, projets de fin d’études ou films (domaines de la création numérique pour faire simple) des étudiants, personnes autodidactes ou professionnels en début de carrière (moins de 1 ans d’expérience si je ne me trompe pas). Le concours est composé d’un jury professionnel dans l’industrie (jeux vidéo, films principalement).
Ils jugent sur la créativité, les compétences techniques et l’originalité.
Pour les grands gagnants (j’entends par là les finalistes.) il y a, en plus de leur reconnaissance internationale, des prix matériels ou des opportunités.
Dans mon cas, je suis ressorti en Draft, donc leur classification de note pour leurs reconnaissances professionnelles va de A à E.
Pour ma participation cette année, ainsi que celle de l’an passée, je suis arrivé au Rank A ce qui correspond pour eux à un niveau professionnel, souvent proches des standards ou au niveau de l’industrie. 🥰
Qu’est ce que cette reconnaissance représente pour toi dans ton parcours professionnel ?
Pour moi, ça permet de valider mon parcours, qui reste atypique même si beaucoup d’autres sont autodidactes. Aussi cela me montre que j’ai la capacité d’entrer dans une équipe pour travailler en production, et du coup ça me permet de garder la pèche et de continuer à tout donner le temps d’enfin décrocher un emploi ! 🔥
Maintenant que tu as toutes ces nouvelles compétences en poche, quel serait ton projet de rêve à réaliser en tant qu’Environnement 3D Artist ou Material Artist ?
Mon projet principal serait de travailler comme Material Artiste, sur des styles du stylisé au réaliste, plutôt sur un type de jeux narratifs et/ou Action RPG.
Mon projet de rêve « réaliste » serait de travailler sur un jeu narratif, avec une atmosphère riche et immersive. J’adore imaginer ou regarder des environnements qui m’inspirent pour travailler mes textures.
Ce qui me motive particulièrement, c’est l’idée de travailler sur des matériaux pour des environnements stylisés/semi-réalistes, qui transportent les joueurs et joueuses dans un univers qui racontent une histoire visuelle et émotionnelle. C’est un peu ce que je pourrais ressentir en parcourant des photos d’Urbex (exploration urbaine). Je me vois parfaitement travailler sur un projet de jeux où chaque élément, des paysages aux objets, joue un rôle clé dans l’expérience du joueur.
Je parle de projet de rêve réaliste au-dessus, car c’est un rêve atteignable à côté de mon « autre rêve », qui est de créer mon propre jeu avec une équipe, j’ai un game design document suffisant de ce projet, avec les réflexions principales et mécaniques, j’avais même réalisé quelques concepts art. 😙
Mais ce genre de projet demande des personnes, du budget et du temps, et actuellement, il manque beaucoup de tout cela.
Tu as mentionné que tu cherches un emploi dans le milieu du jeu vidéo. Si tu devais dire un mot à ton futur recruteur, qu’est-ce que ce serait ? Un petit pitch pour te vendre ?
Si je devais m’adresser à mon futur recruteur, je dirais que ma passion pour le Game Art, et principalement la création de Textures et Matériaux, va bien au-delà de la simple technique. En tant qu’ancien coiffeur, j’ai appris à travailler sous pression tout en restant créatif, à écouter les besoins des clients et clientes et à trouver des solutions rapidement et à les fidéliser. Ces compétences, combinées avec ma passion pour la création de matériaux, me permettent de m’adapter à différents styles artistiques et projets. Je suis aussi un véritable perfectionniste, que ce soit dans les détails ou la finesse des matériaux, et je cherche toujours à apporter une touche d’authenticité à mon travail. 🙌
Pour finir, quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui hésite encore à se lancer dans une formation en ligne sur Tuto.com ou à explorer le monde du 3D avec Maya ?
Avant même ma reconversion, j’ai toujours été sur Internet, sur des forums ou sur des tchats pour évoluer avec les autres. Alors il ne faut pas hésiter à se lancer, internet à cette puissance pour l’auto-formation, personnellement, j’ai commencé avec des tutos en ligne sur YouTube ou en partage de connaissances sur des serveurs Discord.
Sur tuto, en plus de pouvoir se faire financer la formation, on a la facilité d’avoir les ressources en français et d’avoir un mentor dédié, contrairement aux ressources gratuites qui sont souvent en anglais et quand on n’a pas de facilité en anglais ça peut vite nous bloquer. Aussi, quand on débute de rien, un mentor ça aide beaucoup, même si on a déjà les connaissances, un mentor peut être un vrai soutien sur d’autres aspects, comme moi pour la formation Maya.
Ce qui peut sembler difficile pour un débutant par exemple, à apprendre un logiciel complexe comme Maya, peut vite devenir passionnant une fois que tu commences à maîtriser les bases. Les formations en ligne offrent une flexibilité incroyable, il faut juste être très organisé pour ne pas se perdre et échanger avec les autres apprenants pour ne pas se sentir seul.
Si vous avez ne serait-ce qu’une petite étincelle d’intérêt pour la 3D et que vous hésitez avec la solution de tuto.com, lâchez-vous et allez-y à fond ! 😍
Un grand merci à Viktor pour cette interview inspirante et son partage d’expérience. 💜 Si vous souhaitez faire appel à ses talents d’artiste 3D ou en savoir plus sur ses créations, vous pouvez visiter son site web : Viktor Tounissoux et sa page ArtStation.
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