Aujourd’hui, Serge Roukine passe à la casserole pour vous parler de l’AppDays, journée de conférences sur les applications mobiles qu’il organise – et dont nous sommes partenaires (une place à gagner en fin d’article) ! – et qui se déroulera à Paris le 9 novembre. Une journée ouverte à tous les intéressés par les applications mobiles, qu’ils soient développeurs, graphistes ou simplement curieux !
Bonjour Serge,
Tu organises le 9 novembre à Paris, à l’UIC-P Espace Congrès, l’AppDays, une journée de conférences sur les applications mobiles. Qu’est-ce qui t’a donné l’idée de cette manifestation ?
La “app économie” est en pleine ébullition. Les rachats de Draw Something par Zynga et de Instagram par Facebook en sont les deux plus beaux exemples. Et il n’y avait aucune conférence qui permettait de fédérer cette communauté de développeurs et de créateurs.
Quels en sont les objectifs, concrètement ?
L’objectif de la conférence est avant tout de permettre aux gens qui souhaitent se lancer sur mobiles de pouvoir le faire en ayant toutes les chances de leur côté. On compare souvent le mobile au web, mais, en réalité, les deux univers sont très différents.
La journée est ouverte à tous ; quel public cibles-tu en particulier ?
Nous ciblons le public des curieux de tous les horizons qui veulent s’investir dans le mobile : les développeurs, les designers, les entrepreneurs. En somme, tout ceux qui font partie, ou veulent faire partie, de la “app économie”.
Cette journée est-elle plutôt dédiée à l’aspect purement technique, graphique, marketing… ?
Monter un projet mobile c’est s’intéresser aux deux facettes que sont le développement et le marketing. C’est pour ça que nous avons scindé la journée en deux : le matin la partie développement et l’après midi la partie design et marketing.
Quelles sont tes prévisions concernant l’évolution du monde de l’application mobile pour les mois / années à venir ?
La croissance est très forte sur ce marché, c’est pour cela qu’il y a encore plein de problèmes à résoudre, et donc plein d’opportunités. En France, nous sommes 40% d’utilisateurs de mobiles à avoir un smartphone. Aux États-Unis, ce chiffre est déjà à 50% ! Voilà qui laisse présager de la croissance.
Selon toi, le mobile est-il complémentaire au desktop, ou va-t-il, à terme, le remplacer ?
Pour travailler sur le web depuis des années, je pense que le desktop a encore de belles années devant lui. Pareil pour le web. Le mobile ne va pas remplacer le PC et le web, comme la télé n’a pas remplacé les journaux, le cinéma ou la radio.
En tant que fondateur de Codeur.com, tu as certainement constaté une évolution massive dans la demande de création d’applications ; le mobile représente-t-il un fort pourcentage des projets commandés ?
Sur Codeur.com, nous suivons de près les tendances et nous avons remarqué que les technologies mobiles étaient en forte croissance. A tel point que les compétences en développement iOS et Android sont maintenant en 3ème et 4ème place des compétences les plus demandées (derrière PHP et JavaScript).
As-tu remarqué une tendance se dessiner entre iOs, Android et Windows Phone ? Apple caracole-t-il toujours en tête, ou les concurrents commencent-ils à lui faire de l’ombre ?
Apple est toujours en tête mais Android n’est pas loin derrière. Pour ce qui est de Windows Phone, on n’est pas dans la même catégorie. Mais il y a fort à parier que Windows Phone 8 va jouer un rôle dans le monde du mobile à courte échéance.
Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
De l’avis de beaucoup Windows 8 Phone a une interface très agréable. Et Nokia sait s’y prendre pour faire des mobiles. En outre Microsoft a les poches profondes et saura les utiliser pour faire connaitre W8P. De plus, Codeur.com est partenaire de Microsoft, donc nous espérons leur succès !
En tant qu’entrepreneur, la stratégie mobile semble aujourd’hui assez inévitable, mais demeure assez complexe de par la multiplication des supports et des OS ; à ton niveau, as-tu fais un choix au niveau de la stratégie à adopter pour tes projets, à savoir partir sur le développement d’applications natives ou bien regarder du côté des frameworks type PhoneGap, qui permettent en un seul développement d’adresser plusieurs supports en même temps ?
L’épisode récent de l’app Facebook (Mark Zuckerberg précisant qu’il n’aurait pas du partir sur du HTML5 pour son app) illustre bien ce que beaucoup d’acteurs pensent : faire une application native est essentiel pour des raison de confort d’utilisation et de réactivité de l’app.
Que penses-tu de la forte tendance actuelle du responsive design qui semble être une nouvelle alternative à la stratégie mobile ?
Oui, je suis tout à fait favorable à l’utilisation du responsive design. C’est une façon très élégante et économique d’aborder le monde mobile.
Et d’ailleurs, conseillerais-tu plutôt de construire un site en responsive design ou de partir sur une vraie version mobile de son site internet ?
Tout dépend du business model et aussi des difficultés techniques. Chez certains, le passage en responsive, demande de refondre entièrement le site ! Mais à terme, je pense qu’une version responsive reste la meilleure solution. D’autant que l’on peut également choisir d’afficher certaines parties du site (ou pas) en fonction du type de navigateur pour faciliter la navigation.
Tu as écrit Améliorer ses taux de conversion Web, ed. Eyrolles, as-tu observé des règles de conversion mobiles différentes de celles en vigueur sur le net ?
Je n’ai pas encore d’expertise sur le sujet, mais d’après moi, c’est la fiche de présentation des apps qui fait la différence : le texte de présentation, les captures, mais également les facteurs de crédibilité externes comme les évaluations et les parutions presse que l’on cite dans la description.
Quel sera le thème de ton prochain ouvrage ?
Aucune idée pour l’instant. Mes deux livres me sont venus “comme ça”. J’attends de voir si un troisième ouvrage me vient à l’esprit :)
Dans ton dernier livre Réussir son marketing Web, quel est ton regard au niveau du marché mobile du livre ? (liseuses, ebook etc.)
La révolution est en marche. Les éditeurs doivent changer radicalement et devenir non pas experts en vente et en logistique, mais des experts en marketing.
Pour ce livre justement il me semble que tu t’es affranchi d’un éditeur (en créant ta propre structure, 19éditions). Quel a été l’impact pour toi par rapport à ton premier bouquin qui était quant à lui signé chez Eyrolles?
Disons que je gagne beaucoup mieux ma vie avec ce bouquin, même si cela a demandé plus de travail et un investissement personnel et financier. Pour moi les éditeurs ne doivent plus se contenter de se battre entre eux, mais se battre contre l’auto-édition. Aujourd’hui vendre des livres en auto-édition rapporte 10x plus que de passer par un éditeur. Un éditeur doit donc me permettre de vendre 20x plus de livres pour qu’il soit intéressant de passer par lui. D’après mon expérience, ce n’est pas le cas. En tout cas pour les livres web et techniques ou un large pourcentage se vend en direct sur Amazon.
La question bonus : tu offrirais une place à une personne de la communauté Tuto.com ?
Tiens, oui, justement, je pense que la communauté mobile (dev & design) de Tuto serait très intéressée par les AppDays !
En savoir plus :
- Site AppDays
- Le blog de Serge Roukine
- 99.00€ l’entrée (prix préférentiel)
- Nos tuto Xcode (pour développer des applications ios)
- Nos tuto Android
- Nos tuto Windows Phone
Pour gagner votre place pour la journée AppDays le 9 novembre à l’UIC-P Espace Congrès à Paris, il vous suffit de poster un commentaire ; un tirage au sort aura lieu le lundi 1er octobre. Bonne chance à tous !!! :-)
[EDIT : le gagnant – et unique participant – : MiNuS, congrats !!!]
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