Allan fait partie de ces profils qui montrent que rien n’est figé dans une carrière. Longtemps éloigné du milieu créatif, il a retrouvé le dessin et la 3D au moment où la vie l’a forcé à ralentir. Dans cette interview, il raconte sans détour sa formation Digital Painter, ce que signifie reprendre un apprentissage, structurer une passion et tenir le cap malgré les doutes. Son parcours parle à tous ceux qui hésitent à se lancer : pas de miracle, juste du travail, de l’accompagnement et la conviction qu’on peut réellement progresser. Une histoire dans laquelle beaucoup se reconnaîtront.
Ce qu’il faut retenir :
- Allan vient du bâtiment et a retrouvé la création numérique après un long arrêt forcé.
- La formation lui a surtout apporté une méthode, du cadre et plus de confiance dans son travail.
- Le soutien de son mentor, Koen, a joué un rôle clé dans sa progression.
- Son daltonisme, loin de le freiner, l’a poussé à développer sa propre manière de travailler la couleur.
- Il avance aujourd’hui avec davantage de clarté et prépare le lancement de son activité.
Bonjour Allan, pour commencer, est-ce que tu peux te présenter et nous raconter ton parcours avant la formation ? Comment tu es passé du bâtiment à la création numérique ?
Bonjour, moi c’est Allan, je viens tout juste de fêter mes 40 ans cette année. Je n’étais pas très scolaire pour moi, les cours rimaient surtout avec dessin. J’ai quitté le système scolaire à 16 ans pour me lancer dans un apprentissage en menuiserie/ébénisterie, un diplôme que j’ai obtenu.
Ensuite, j’ai enchaîné plusieurs métiers dans le bâtiment, car les débouchés en menuiserie étaient assez limités. J’ai même travaillé dans l’agroalimentaire, où j’ai gravi les échelons jusqu’à devenir chef de ligne.
Puis, un accident de moto m’a contraint à un long arrêt de plusieurs années. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à me former sérieusement sur différents logiciels. J’avais déjà quelques bases sur Photoshop, mais cette période m’a permis de me plonger à fond dans des outils comme Cinema 4D, par exemple.
Quand j’ai repris un rythme plus classique « boulot-dodo », j’ai eu moins de temps, mais j’ai toujours gardé cette passion pour la création, la modélisation… Et petit à petit, l’idée a mûri dans ma tête : peut-être que je pouvais en faire mon métier. C’est un rêve de gosse, en fait !
Tu disais dessiner depuis toujours, avec un univers très marqué par le graffiti. Qu’est-ce qui t’a donné envie de transformer cette passion en projet plus structuré avec la formation Digital Painter ?
J’étais arrivé à un stade où je faisais des choses plutôt sympas, mais en tant qu’autodidacte, je me formais seul, donc forcément, l’apprentissage était plus lent. Et comme je n’arrivais toujours pas à retranscrire ce que j’avais en tête, je me suis dit que je n’avais peut-être pas les bonnes méthodes.
Avec cette idée en tête, j’avais aussi envie de me challenger, de voir vraiment où j’en étais. En cherchant une formation finançable via le CPF, je suis tombé sur TUTO.COM. Je connaissais déjà le site, car il m’avait aidé à me former sur Cinema 4D, donc c’était une valeur sûre pour moi. J’ai donc tout naturellement enclenché le processus pour me former plus sérieusement au digital painting.
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Tu avais déjà touché à pas mal d’outils comme Photoshop, ZBrush ou Cinema 4D. Qu’est-ce qui t’a le plus surpris ou appris dans la formation malgré ton expérience ?
En sortant de la formation et en faisant le bilan, j’ai vraiment pris conscience de plusieurs choses. Déjà, c’était très intensif, il faut s’accrocher ! Mais l’équipe et Koen ont été au top pour nous accompagner tout au long du parcours.
Même si je n’arrive pas encore toujours à retranscrire exactement ce que j’ai en tête, je suis devenu beaucoup plus rapide et mes bases en dessin ainsi que mes line arts ont vraiment progressé. Aujourd’hui, je sais que je finirai par atteindre mon objectif : réussir à créer tout ce que j’imagine.
J’ai aussi gagné en confiance, que ce soit dans ma façon de travailler ou dans les acquis que j’ai pu consolider.
La formation m’a permis de structurer mes connaissances et de mieux comprendre mon propre processus créatif.
Le digital painting, c’est un mélange de technique et d’émotion. Qu’est-ce que cette formation t’a permis de débloquer ou de mieux comprendre dans ta façon de créer ?
Ce que j’ai vraiment compris, c’est que chaque illustration raconte une histoire. Elle porte un message, une émotion, même si chacun peut y voir quelque chose de différent. L’art, de manière générale, repose sur des techniques qui permettent de transmettre tout ça et la formation m’a aidé à mieux les comprendre.
Dans mon cas, elle m’a permis de débloquer pas mal de choses, notamment tout le jargon artistique qui me paraissait flou. Même si certains termes restent encore un peu fragiles pour moi, j’ai appris qu’il existe des codes à respecter pour structurer une image. Par exemple, la règle du 60/30/10 en colorimétrie, qui permet de créer un bon équilibre visuel, de définir un point focal clair et de rendre une illustration plus lisible et mémorable. Certains développent ça naturellement, mais moi, j’avais besoin de comprendre ces bases pour progresser.
Voici quelques illustrations réalisées par Allan dans le cadre de sa formation.
Ton mentor, Koen, parlait de ton “univers de grapheur” et de ta capacité à jouer avec la 3D et la couleur. Comment s’est passée votre collaboration ?
Si je devais résumer notre collaboration en un seul mot, ce serait : FORMIDABLE.
Koen est juste au top. Je ne dirais pas que j’aurais abandonné la formation sans lui, mais il m’a vraiment été d’une grande aide.
Il a une bienveillance incroyable, il sait remotiver quand il faut, il est à l’écoute, compréhensif, et surtout, il connaît parfaitement son métier. Au début, j’ai un peu galéré parce que j’avais déjà une méthodologie bien rodée, alors que celle proposée par les formateurs de Tuto.com était différente de la mienne. J’ai essayé de m’adapter, mais ça m’a complètement bloqué. Je n’y arrivais tout simplement pas.
Koen m’a alors dit d’arrêter de me prendre la tête, de continuer à apprendre avec les tutos, mais de faire les exercices à ma manière. Et ça a tout changé. J’ai pu retrouver du plaisir dans ce que je faisais, sans accumuler de frustration. Franchement, il a été au top, du tout premier rendez-vous en visio jusqu’à aujourd’hui, et il continue même à me donner des conseils quand j’ai des doutes ou des questions.
Le daltonisme est souvent perçu comme un frein dans la création visuelle, mais ton mentor y voit une vraie force. Tu es d’accord avec lui ? Comment tu transformes cette particularité en atout dans ton travail ?
Le daltonisme, c’est quelque chose avec lequel on naît, donc on apprend à vivre avec. On s’adapte, on trouve des solutions, des astuces. Comme pour toute particularité, si on peut appeler ça une “maladie”, il y a différents niveaux. Le test d’Ishihara, par exemple, comporte une quarantaine de planches : personnellement, je n’ai jamais réussi à dépasser la troisième.
Dans mon cas, je ne parle pas vraiment de daltonisme au sens strict, c’est plus une question de nuances. Je peux très bien percevoir une couleur d’une certaine façon un jour et la voir légèrement différente le lendemain. Mais c’est un fait : je ne perçois pas toujours les couleurs comme la majorité des gens.
Cela dit, dans le digital, c’est beaucoup plus simple à gérer que dans le traditionnel. On a des outils comme la pipette, les codes couleur, les palettes enregistrées… Ça aide énormément. Bien sûr, parfois c’est un peu plus long, je dois vérifier que je ne pars pas dans tous les sens, mais on s’adapte. Ce qui est aussi important de montrer ce que l’on fait quant on est daltonien.
Et puis, il y a plein de grands artistes qui sont daltoniens. Ça n’empêche absolument pas de créer des œuvres puissantes. Je pense même que cette différence peut devenir une force, une signature visuelle unique.
Tu disais vouloir gagner en confiance et mieux structurer ton processus créatif. Tu sens une vraie différence aujourd’hui quand tu te lances sur un nouveau projet ?
Mais totalement ! Par exemple, mon lineart de départ est aujourd’hui bien plus précis, ce qui me permet d’aborder la colorisation avec beaucoup plus de fluidité.
Avant, créer un portrait complet d’un personnage me prenait environ cinq jours. Aujourd’hui, j’arrive à obtenir un rendu « fini » en seulement deux jours.
Je suis beaucoup plus à l’aise avec ce que je fais, et surtout, je comprends mieux pourquoi je le fais. Je cherche encore parfois des moyens d’aller plus vite, mais je sais que j’ai trouvé un processus qui me correspond, qui est adapté à ma façon de travailler.
Je suis conscient qu’il me reste encore beaucoup de chemin à parcourir. J’ai toujours ce fameux syndrome de l’imposteur et je vois encore pas mal de lacunes dans certains domaines. Mais je sais aussi que c’est un apprentissage qui dure toute une vie ou presque et je suis prêt à continuer à progresser, c’est certain !
Tu as mentionné que tu étais en train de monter ta société. Tu peux nous en dire un peu plus sur ce que tu envisages ? Dans quelle direction tu veux aller ?
C’est une question encore un peu difficile pour moi aujourd’hui, car je suis en pleine construction du projet. Ce que je sais, c’est que j’ai envie de faire du personnage, du graffiti, de l’environnement… mais surtout, ce que j’aime par-dessus tout, c’est créer des univers, des illustrations qui racontent une histoire.
Je suis conscient que le chemin pour y arriver est complexe et demande beaucoup de travail. Ma société sera officiellement lancée auprès de l’État en janvier. J’ai prévu plusieurs formules à proposer et je bosse à fond sur le projet depuis plusieurs mois.
Toute la partie administrative, qui n’est pas la plus simple en France, est désormais terminée. Il me reste à finaliser quelques points et je suis actuellement en train de me former sur de nouveaux logiciels pour accélérer et optimiser mes processus de création.
Si tu devais résumer ton expérience sur Tuto.com en trois mots, lesquels te viennent naturellement ?
Apprentissage, Évolution, Bienveillance. Ce sont vraiment les trois mots qui résument le mieux mon expérience sur Tuto.com.
- Apprentissage : parce qu’on peut tout apprendre, du moment qu’on a envie de se former. Les ressources sont là, il suffit de s’y mettre sérieusement.
- Évolution : je connais le site depuis plus de 10 ans maintenant et j’ai vu à quel point il a évolué dans le bon sens, contrairement à d’autres plateformes. Et quand on veut progresser dans un domaine, si on est assidu et qu’on s’investit, on évolue forcément soi-même.
- Bienveillance : ce site est animé par des personnes profondément humaines et ça se ressent. À une époque où beaucoup ne pensent qu’au business, ça fait vraiment la différence. En tout cas, toutes les personnes que j’ai croisées sur la plateforme incarnaient parfaitement cette valeur.
Et enfin, pour ceux qui hésitent à se lancer dans la formation Digital Painter, qu’est-ce que tu leur dirais ?
Je leur dirais de foncer ! C’est une véritable mine d’informations. Il faut s’accrocher, c’est intense, on apprend énormément de choses en peu de temps et une année passe très vite.
Je leur conseillerais aussi, si possible, de ne pas faire comme moi, c’est-à-dire de travailler à côté. Le mieux, ce serait vraiment de se lancer à 200 % dans la formation, de s’y consacrer pleinement.
Et même si c’est exigeant, si on est assidu, on voit rapidement ses points forts ressortir… mais aussi ses points faibles. Et c’est là qu’il faut continuer à bosser. Une chose est sûre : on en ressort grandi, enrichi, avec une vision plus claire de son potentiel et de ses axes de progression.
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